Les embûches de la CAN

03/01/2022 mis à jour: 20:01
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Mahrez (Manchester City) et Mané (Liverpool), parmi les derniers joueurs à rejoindre leur sélection nationale / Photo : D. R.

Des péripéties qui ont débuté depuis plus de trois ans, compliquées suite à la situation sanitaire liée à la pandémie de la Covid-19  et la pression des clubs européens.

Moins d’une semaine nous sépare du coup d’envoi de la 33e édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN-2022), qu’organise le Cameroun du 9 janvier au 6 février de cette année. Un tournoi africain très particulier et des plus inédits en raison de la cascade d’embûches, auxquelles le Cameroun a dû faire face et surmonter et, qui, visiblement, devra encore surmonter d’ici le coup d’envoi de la CAN et durant la compétition.

Des péripéties qui ont débuté depuis plus de trois ans, compliquées par la suite par la situation sanitaire liée à la pandémie de la Covid-19 et la pression des clubs européens, qui ont tout tenté pour annuler le tournoi africain des nations.

Les péripéties du pays de Roger Mila avec la CAN, dont elle s’est vu confier l’organisation de la 32e édition commence à la fin de l’année 2018, avec la décision de la Confédération africaine de football (CAF) de lui en retirer l’organisation, pour la confier à l’Egypte durant l’été 2019, faute d’être prêt à organiser le tournoi.

Prenant son mal en patience, le Cameroun récupère l’organisation de sa CAN, en se voyant confier la 33e édition et cette CAN-2021, qu’elle devait abriter à l’été 2021.

La Covid-19 s’invite

Mais comme un malheur ne vient jamais seul, le Cameroun et la CAF se voient dans l’obligation de repousser le tournoi de plus de six mois, et le fixer à janvier 2021 en raison de la propagation durant le printemps 2022 de la Covid-19 sur toute la planète.

Une situation sanitaire de crise, ayant induit le report, et pour plusieurs mois de toutes les compétitions sportives, et notamment les éliminatoires de cette CAN. Prenant son mal en patience, le Cameroun poursuit ses préparatifs pour l’organisation du tournoi africain, alors qu’en parallèle les éliminatoires se poursuivaient et s’achèveront à temps pour que le tournoi africain ait lieu à ses nouvelles dates (9 janvier – 6 février 2022).

Pression des clubs

Mais voilà qu’à quelques jours seulement du coup d’envoi de cette CAN à laquelle tient tant le Cameroun, de nouvelles donnes viennent mettre en péril le déroulement du tournoi africain, avec une succession de contraintes.

Tout d’abord avec cette pression des clubs européens et leur allié, la FIFA, qui ont tenté d’annuler ou de reporter de nouveau la CAN, prétextant le fallacieux problème de la Covid-19 et son nouveau variant Omicron.

Les clubs européens ne voulant tout simplement pas lâcher leurs «stars africaines» pour la CAN au Cameroun, en raison de son déroulement en même temps que leurs compétitions nationales, trouveront donc le prétexte «Covid» pour justifier leurs agissements.

La CAF a certes fini par maintenir la CAN à ses dates, mais elle cédera beaucoup de terrain, en autorisant ces clubs à retenir les internationaux jusqu’au 3 janvier (aujourd’hui), à moins d’une semaine du coup d’envoi du tournoi, alors que ces derniers et selon les directives de la FIFA ont l’obligation de libérer les joueurs 13 jours avant (le 27 décembre dans ce cas).

Une première contrainte pour les 24 sélections et leurs sélectionneurs qui animeront cette CAN-2022, contraints d’effectuer leur stage précompétitif pré-CAN sans le gros de leurs troupes.

Contaminations et matchs annulés

Et pour ne pas arranger les choses, la Covid-19 s’est de nouveau invitée au sein des sélections, réduisant un peu plus les effectifs, et contrariant davantage le travail des entraîneurs, à l’instar de Djamel Belmadi avec les Verts, mais aussi le Cameroun, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, la Gambie et bien d’autres sélections, qui ont vu leur effectif réduit parfois de plus de la moitié, alors qu’on est à une semaine du coup d’envoi de la CAN.

Une contrainte de taille, qui compliquera la préparation des sélections, avec l’annulation de plusieurs matchs amicaux programmés ces jours-ci. C’est le cas du match Algérie – Gambie, mais aussi Tunisie – Burkina Faso, Sénégal – Rwanda, Gambie – Syrie, ou encore Maroc – Cap-Vert.

Une nouvelle contrainte de taille pour les sélections et les entraîneurs, qui se retrouvent incapables de mettre en place leurs stratégies de jeu avant la compétition officielle, biaisant ainsi toute la préparation d’une CAN-2022 de toutes les incertitudes.

Des embûches à la pelle, qui ne manqueront pas de faire ressurgir ceux qui ont l’habitude de nager en eaux troubles, pour revenir à la charge, et tenter un nouveau coup de force, en appelant à nouveau à un report de la CAN, à six jours seulement de son début, en mettant en avant la multiplication des cas de Covid. A se demander si la CAN-2021 au Cameroun est maudite, pour expliquer toutes ces embûches et contraintes. 

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