Les défis de la gouvernance hospitalière

16/05/2023 mis à jour: 02:19
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Au vu des défis prévalant dans le secteur de la santé algérien, la question centrale reste la performance de la gouvernance du monde hospitalier. 

De nombreuses réformes ont été menées, ces dernières années, pour assurer une gestion efficace et responsable des hôpitaux publics. Mais quel bilan peut-on tirer des réformes hospitalières successives ? Une telle interrogation suscite une multitude de réflexions. 

D’abord, depuis 2011, le ministère de la Santé est doté d’une direction générale des services de santé et de la réforme hospitalière, chargée d'animer, de contrôler et d'évaluer les programmes mis en place en matière de soins. Mais, selon les professionnels de la santé, l’avalanche des missions assignées à cette direction centrale a fini par accumuler les complexités au sein du dispositif actuel prévu par l’organigramme législatif.

D’où le paradoxe : la complexité de l’ensemble du dispositif gestionnaire ne cesse de croître et, en même temps, la complexité humaine et clinique se trouve de plus en plus diffuse. Pour les professionnels de la santé publique, le secteur hospitalier a plus que jamais besoin d’une instance centrale spécifiquement créée pour l’évaluation des hôpitaux. 

Cette dernière devrait disposer d'un tableau unifié lui permettant de comparer les performances des hôpitaux. Une telle instance peut, par exemple, établir des classements se basant sur des points acquis en fonction de critères, tels que les avis d’experts médicaux (médecins, directeurs d'hôpitaux, professionnels de la santé), mais aussi sur la base de résultats d’enquêtes sur l'expérience des patients. Une telle instance peut ainsi mener des enquêtes de satisfaction auprès de tous les patients hospitalisés. Le taux de satisfaction des patients est un indicateur universellement reconnu de la qualité des prestations. 

L’autre facteur limitant réside dans l’inexistence de mesures d’incitation aux différents échelons du système de santé, qui fonctionne toujours selon une gestion où les bons résultats obtenus ne sont pas suffisamment récompensés. 

Des mesures incitatives devraient être introduites pour motiver les personnels de la santé publique et les hôpitaux à améliorer leurs performances. Cette notion implique que le financement des hôpitaux et la rémunération des personnels soient fondés sur la performance. Un dispositif selon lequel les employés percevront des primes ou des compléments de revenus s’ils produisent les résultats assignés. Ces résultats peuvent être évalués assez facilement à partir d’un ensemble d’indicateurs prédéfinis. 

La tutelle peut allouer aux hôpitaux un budget sur la base de leurs performances mesurées par le degré de satisfaction des usagers. La contractualisation doit ainsi être fondée sur la performance. Ensuite, il ne faut pas oublier qu’un gestionnaire d’hôpital est un métier qui nécessite une formation pointue, notamment en management d’équipes. 

Enfin, le secteur hospitalier a besoin d’un environnement stable pour pouvoir améliorer la qualité des soins. L’expérience a montré que les hôpitaux les mieux gérés en Algérie sont ceux qui ont connu une stabilité durable de leurs gestionnaires. 

A Oran, l’exemple de l’EHU, le plus grand hôpital d’Afrique, qui était très bien géré par le défunt Mohamed Mansouri, avait montré la voie exemplaire à suivre. A méditer ! 

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