Les défis de demain

03/09/2022 mis à jour: 02:42
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L’accélération du bouleversement climatique et l’accentuation du désordre social sont les deux défis majeurs de l’Algérie d’aujourd hui. La furie des éléments naturels, devenue de plus en plus régulière, avec son lot de victimes et de dégâts matériels, interpelle l’Etat au plus haut niveau.

 Nous avions évoqué, au plus fort des incendies de l’est du pays, la nécessité de la création d’un grand ministère de la Protection civile qui se substituerait à l’actuelle direction générale dépendante du ministère de l’Intérieur. Celle-ci n’est plus en mesure de faire face aux catastrophes à venir et surtout de les anticiper, avec ses prérogatives et de faibles moyens. Il nous paraît utile de remettre cette idée sur le tapis dans l’espoir d’une prise en compte par les décideurs qui devront également changer de logiciel dans leur compréhension et prise en charge des calamités naturelles. Si celles-ci sont imputables à la volonté divine, leurs effets peuvent être atténués sensiblement par de l’anticipation, des stratégies de lutte contre l’invasion du béton et l’occupation illégale des sols et contre la mauvaise exploitation des richesses naturelles. 

D'un autre côté, et sur un autre registre, la société algérienne connaît un immense désordre, que ce soit dans les relations entre citoyens, ou de ces derniers et les institutions publiques. La délinquance, le manque de civilités, le désintérêt vis-à-vis de l’hygiène publique, la quête effrénée à l’argent facile sont, entre autres, le résultât de la déliquescence des valeurs essentielles de la société. 

Ces maux ne sont pas nouveaux, mais leur montée en puissance est inquiétante et là aussi l’Etat est très mal outillé pour y faire face, ne disposant que de quelques ministères, simples appareils administratifs aux moyens très réduits et moins efficaces que durant les premières décennies de l’indépendance. 

A titre d’exemple, le lourd dossier de l’espacement des naissances était bien pris en charge en ce temps-là, la conviction partagée à l’époque, y compris par les couches conservatrices du pays, était que le planning familial pouvait adapter efficacement les ressources du pays aux besoins de la population et aussi contribuer à l’équilibre moral des familles. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, l’Algérie fait face à un des taux les plus élevés dans le monde en matière de natalité, bien loin de ses capacités de prise en charge des nouvelles naissances et aucune structure ministérielle n’a été chargée de s’y pencher, encore moins lui être consacrée. 

Le chaos social actuel n’est pas étranger à la surpopulation et cela va immanquablement s’accentuer avec la venue de plus d’un million de nouveau-nés annuellement, ce qui va porter la population algérienne à 50 millions au mitan de la décennie actuelle. Sur ce chapitre, c’est à la volonté politique de s’exprimer. Il ne s’agit pas de verser dans le malthusianisme pur et dur, mais d’améliorer sensiblement l’éducation des citoyens, à tous âges, notamment des femmes, aujourd’hui peu ancrées dans la sphère économique et ciblées par les divers discours idéologiques rétrogrades qui lui assignent une place marginale au sein de la société et la cantonnent dans la sphère strictement familiale avec une fonction surtout reproductive.

 Il s’agit aussi pour la politique, bien pensante, d’impulser un élan libérateur à la société algérienne en l’inscrivant dans une trajectoire démocratique. La liberté, dans toutes ses facettes, rendra l’Algérien responsable de sa destinée et donc du milieu où il vit. Il prendra soin de sa personne, de sa progéniture et de sa société. 

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