Pas moins de 34 communications traitant des bénéfices et risques des compléments alimentaires ont été présentées les 16 et 17 mars 2022 à l’hôtel El Mountazah (Séraïdi-Annaba) par des toxicologues, pharmaciens et médecins spécialisés.
Organisé conjointement par le laboratoire de recherche et environnement de la faculté de médecine (université Badji Mokhtar) et le service de toxicologie du CHU de Annaba, cet important événement scientifique a drainé des centaines de médecins, pharmaciens et étudiants en médecine. «Notre objectif principal vise à réunir le plus grand nombre de chercheurs ayant réalisé des travaux scientifiques autour de cette thématique. Les compléments alimentaires ne sont pas des médicaments mais peuvent entraîner chez certaines personnes des risques de surdosage ou d’interaction médicamenteuse en cas de prise inadaptée, surtout pour leurs allégations thérapeutiques. L
e marché explose depuis la crise sanitaire de la Covid-19 et le risque s’accroît avec la multiplication des spots publicitaires pour ce type de produits, ce qui nous a amenés à organiser, durant ces deux jours, un atelier réunissant des professionnels de la santé, du commerce et de l’industrie pour la mise en place, en urgence, d’un encadrement réglementaire», a estimé le Pr Djaffer, chef de service de toxicologie au CHU Annaba et directeur du laboratoire de recherche de santé environnement.
Médecin spécialiste en physiologie clinique et explorations fonctionnelles métaboliques et nutrition, le Dr Hiba Merah a confirmé, de son côté, qu’«il y a des études qui ont montré que les compléments alimentaires trouvent leur efficacité dans l’amélioration de l’immunité par le renforcement des cellules B et T chez les personnes âgées». «Pour les autres catégories de la population, d’autres études ont prouvé que seuls ceux qui sont déficients en nutriments et ont une prescription médicale peuvent prendre des suppléments. Enfin, il est important de veiller à un apport suffisant en vitamine D selon la déficience, particulièrement chez les personnes à faible concentration», a-t-elle poursuivi.
L’étude présentée par le Dr Chebli, de la faculté de médecine département de pharmacie Constantine, a relevé que «90% des compléments alimentaires mis en vente en Algérie étaient conformes, néanmoins 51% des produits contenaient une teneur en plomb ou en cadmium supérieure à la limite de quantification de la méthode d’analyse, mais inférieure à la LMR».
Sur le plan commercial, A. Y. Ouzerdine, inspectrice principale de la répression des fraudes à la direction du commerce et de la promotion des exportations de Annaba, qui a donné toutes les statistiques liées à cette activité, a affirmé que l’absence d’une réglementation spécifique fait que ce domaine présente certaines tromperies et fausses déclarations quant aux effets thérapeutiques et médicaux, physiologiques et préventifs. Une forte collaboration intersectorielle s’impose afin d’organiser cette commercialisation de produits, considérés à la base comme denrées alimentaires.