Certains médicaments anticancéreux manquent au service d’oncologie du Centre de lutte contre le cancer (CLCC) de la wilaya de Annaba. En effet, depuis près deux mois, la liste des molécules manquantes ne fait que s’allonger. Pis, elle touche actuellement des médicaments indispensables et de base, tels que les antiémétiques.
Ce traitement ne coûte pas cher et sa prise par les patients cancéreux leur permet de prévenir les nausées et vomissements après la cure de la chimiothérapie à l’hôpital du jour qui, quotidiennement, reçoit une moyenne de 80 malades.
C’est le cri d’alerte lancé, hier, par le professeur Hanène Djeddi, cheffe de service d’oncologie au CLCC Annaba, son personnel soignant et surtout ses patients : «Nous ne sommes pas les seuls à être exposés à cette rupture.
Plusieurs services d’oncologie de la région sont également dans la même situation. Pour les antiémétiques, nous travaillons actuellement avec les dons des bienfaiteurs.» Le 24 mars, le Pr Kamel Bouzid, président de la Société algérienne d’oncologie médicale et chef de service oncologie au Centre Pierre et Marie Curie (CPMC), a déclaré sur les ondes de la Radio nationale que «la pénurie des médicaments anticancéreux s’installe en Algérie.
Pis, quelque 40 nouveaux médicaments anticancéreux, enregistrés en Algérie depuis 2018, n’ont jamais été importés. Quatre ministères annoncent une enveloppe de 100 millions de dollars pour l’acquisition de ces médicaments, mais en réalité l’état de mes malades dit le contraire». Contactés, plusieurs malades en détresse le confirment. Les soignants aussi.
Dans une déclaration à El Watan, ils n’ont pas hésité à interpeller le nouveau directeur général de Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH).
«Les responsables du service d’oncologie du CLCC Annaba ne cessent pas de saisir le directeur général de la PCH sur les ruptures récurrentes des médicaments anticancéreux. En vain. Le comble est que le service d’oncologie n’est même pas averti des ruptures. Auparavant, il y avait des pénuries périodiques, mais cela ne touchait que quelques médicaments et ne durait pas longtemps. Actuellement, on va de pis en pis, où même les antiémétiques ne sont plus disponibles», se plaignent, éreintés, plusieurs patients, pris en charge par le service d’oncologie du CLCC Annaba.
Ce dernier, pour rappel, a enregistré durant l’année 2021 quelque 1253 nouveaux patients.
Parmi eux, 1130 malades ont été hospitalisés durant la même année au niveau du CLCC Annaba pour un séjour de cinq à 20 jours. «Durant la même période, nous avons eu aussi près de 3200 cas d’urgence au niveau de notre service, ce qui totalise près de 10 400 cas pris en charge, d’une manière comme d’une autre, par notre établissement», a affirmé le Pr Djeddi.