Les Algériens et la malbouffe

16/10/2023 mis à jour: 12:57
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De nombreux consommateurs algériens n’échappent pas aux grandes tendances mondiales, avec une alimentation dangereuse, car de plus en plus grasse, sucrée et salée, et une part croissante des aliments transformés. 

De grands défis attendent les politiques publiques en matière de santé en lien avec la qualité nutritionnelle. Ces défis nécessitent la mise en place de politiques nationales dotées d’une stratégie de nutrition qui promeut une alimentation saine visant à prévenir les maladies. L’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui se réfère à de nombreuses études scientifiques, le clame haut et fort : l’alimentation joue un rôle majeur dans la santé. 
 

Une alimentation saine et équilibrée influence directement le risque de développer (ou non) des maladies non transmissibles (MNT), à l’image du cancer, du diabète, ou encore des cardiopathies. La question est primordiale. Le docteur Samira Achi, médecin nutritionniste, met en garde contre la consommation excessive du sucre et du sel, notamment chez les enfants. «L’enfant ne doit absolument pas consommer du sucre industriel. A la place, les fruits sont à privilégier. L’enfant doit être habitué à manger des aliments sains.» 
 

Cette nutritionniste affirme que «les produits industriels (les chips, les pâtes à tartiner, les chocolats contenant de l’huile de palme, les faux fromages, les bonbons et autres sucreries, charcuteries…) sont à bannir». En juillet dernier, l'OMS a publié une nouvelle directive sur les politiques visant à protéger les enfants des effets néfastes du marketing alimentaire. L’OMS affirme que «l’aspartame, qui est l’édulcorant largement utilisé par l’industrie alimentaire pour remplacer le sucre, est peut-être cancérogène pour l’homme».

 Comme solution, les nutritionnistes sont unanimes à conseiller le régime méditerranéen, qui permet d'allonger l'espérance de vie en préservant des maladies cardiovasculaires ainsi que des risques de cancer. Ce régime sain s'inspire des habitudes alimentaires qu'avaient traditionnellement les habitants du pourtour méditerranéen. Ce régime est basé sur une alimentation à dominante végétale (fruits et légumes), l'huile d'olive et les céréales complètes. Au contraire, le sucre et les produits industriels y ont une place très limitée.  

Les politiques publiques ont ainsi besoin d’instruments pour accompagner les consommateurs vers une alimentation plus saine et plus durable. 

Ces leviers peuvent s’appuyer sur l’éducation publique à l’alimentation, des dispositifs d’information nutritionnelle, l’encadrement des repas proposés en restauration collective, une meilleure régulation de la publicité dans l’agroalimentaire et surtout des actions auprès de l’industrie pour améliorer la qualité nutritionnelle des aliments. Le défi est ainsi d’améliorer l’information nutritionnelle auprès du consommateur, notamment via l’étiquetage. 
 

Le consommateur est, en effet, confronté à des matraquages publicitaires et marketing de nombreux industriels qui mettent sur le marché des produits de mauvaise qualité nutritionnelle. 

Ces instruments doivent être mobilisés via des programmes nationaux de nutrition-santé, clé de voûte des politiques de l’alimentation dont les synergies sont à créer. Dans le même temps, il est impératif de faire évoluer la production agricole pour contribuer à l’alimentation saine des Algériens.

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