Les hôpitaux, déjà surchargés, ont été pris pour cible, en violation du droit humanitaire, et sont désormais dans l’incapacité d’accueillir les milliers de personnes nécessitant des soins urgents.
L’armée d’occupation israélienne a arrêté 99 personnes issues des personnels de santé à Ghaza, les soumettant à des interrogatoires inhumains et à des tortures atroces, selon la chaîne Al Jazeera. Les médecins et autres personnels de la santé seraient particulièrement ciblés par l’armée israélienne dans son offensive barbare contre les Palestiniens de Ghaza.
Tout est fait pour réduire la population ghazaouie à une vulnérabilité extrême. Les hôpitaux, déjà surchargés, ont été pris pour cible, en violation du droit humanitaire, et sont désormais dans l’incapacité d’accueillir les milliers de personnes nécessitant des soins urgents.
Philippe Lazzarini, directeur de l’agence de l’Onu pour les réfugiés palestiniens, a, lui, averti que «la capacité de l’Unrwa à poursuivre son action dans la Bande de Ghaza est devenue très limitée».
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a, de son côté, exprimé, il y a quelques jours, son inquiétude face au sort incertain de Mohammad Abou Salmiya, directeur d’El Shifa, autrefois plus grand hôpital de la région avant d’être pilonné par l’armée israélienne et mis hors service.
Abou Salmiya et cinq autres professionnels de santé qui l’accompagnaient ont été appréhendés alors qu’ils s’acquittaient d’une mission humanitaire d’évacuation de patients, peu avant l’invasion des soldats israéliens.
Bien que deux membres du groupe aient été libérés depuis, le sort des quatre autres, y compris le directeur hospitalier, reste inconnu.
L’OMS a vigoureusement appelé au respect total de leurs droits légaux et humains pendant leur détention, soulignant le besoin urgent de protection pour ceux qui risquent leur vie pour en sauver d’autres. L’arrestation brutale des personnels de santé se déroule au moment où la population est la plus démunie.
Les déplacements massifs de population ont entraîné des situations où les familles se réfugient dans des établissements de santé déjà surpeuplés, augmentant ainsi le risque de propagation de maladies infectieuses.
«Menace grandissante de maladies infectieuses»
Le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, chef de l’OMS, a souligné la menace grandissante des maladies infectieuses dans cette région déchirée par la guerre.
Il a rapporté des chiffres alarmants : près de 180 000 cas d’infection des voies respiratoires supérieures, 136 400 cas de diarrhée (dont la moitié affecte des enfants de moins de cinq ans), et une série de problèmes dermatologiques parmi la population touchée.
Ces conditions insalubres ont également engendré des flambées de poux, gale, varicelle et impétigo.
«Alors que les gens continuent d’être massivement déplacés, avec certaines familles contraintes de déménager à plusieurs reprises et beaucoup s’abritant dans des établissements de santé surpeuplés, mes collègues de l’OMS et moi restons très préoccupés par la menace croissante des maladies infectieuses», a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, sur le réseau social X (ex-Twitter).
«De la mi-octobre à la mi-décembre, les personnes vivant dans des abris ont continué à tomber malades», a-t-il ajouté.