Plus de 9500 morts dont près de 4000 enfants, 26 000 blessés dont 21 000 dans un état grave et 1,5 million de déplacés. Ce n’est ni le bilan d’un tsunami ni d’un séisme de forte magnétique mais plutôt celui de l’agression barbare des forces d’occupation israéliennes contre la Bande de Ghaza qui se poursuit depuis déjà 29 jours.
A ce funeste bilan s’ajoutent environ 1950 Palestiniens qui sont portés disparus, dont au moins 1050 enfants, qui pourraient être encore vivants piégés sous les décombres ou morts en cours de décomposition. Selon la Défense civile palestinienne, la décomposition des corps sous les bâtiments détruits, au milieu des missions de sauvetage limitées, suscite de vives inquiétudes et préoccupations humanitaires et environnementales.
Cette situation épouvantable peut évoluer de jour en jour, voire même d’heure en heure, puisqu’il continue, de jour comme nuit, de pleuvoir des bombes sur cette enclave palestinienne qui subit une véritable entreprise génocidaire.
«Nous assistons à un génocide qui se déroule sous nos yeux et nous sommes impuissants à l’arrêter», écrivait Craig Mokhiber, directeur du bureau new-yorkais du Haut Commissariat des droits de l’homme à l’ONU, dans sa lettre de démission le 28 octobre dernier pour dénoncer l’impuissance des Nations unies et le silence de la communauté internationale sur les atrocités de masse commises à Ghaza.
En plus du massacre de la population, les autorités palestiniennes ont recensé quelque 35 000 maisons ou bâtiments totalement détruits et 165 000 autres gravement endommagés depuis le début de l’agression contre la Bande de Ghaza, dont le nord a été complètement dévasté par les bombardements.
Gagnée par une folie meurtrière, l’armée israélienne tire ainsi sur tout ce qui bouge. Les maisons, hôpitaux, écoles, mosquées, convois humanitaires sont également bombardés. Hier encore, 20 personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées dans une attaque par des obus de chars contre une école dans le nord de la Bande.
Il s’agit d’une école qui a été transformée en refuge de fortune pour les personnes déplacées dans la zone d’Al Saftaoui, dans le nord de Ghaza, selon les précisions du ministère palestinien de la Santé, qui a indiqué que «le convoi des ambulances, qui transportent les blessés de l’hôpital d’Al Shifa au point de passage de Rafah, a été bombardé trois fois, ce qui a causé la mort de plus de 15 civils palestiniens et des dizaines de blessés».
Des hôpitaux à l’arrêt
Selon la même source citée par l’agence Wafa, l’hôpital indonésien et celui d’Al Qods ont également été ciblés par l’aviation israélienne, faisant de nombreux morts et blessés. Aux bombardements s’ajoute la pénurie de carburant, qui risque de provoquer l’effondrement total du système de prise en charge des nombreux blessés à Ghaza. Ainsi, le ministère palestinien de la Santé a annoncé hier qu’un des générateurs électriques de l’hôpital Al Shifa est à l’arrêt à cause d’une pénurie de carburant. Le générateur électrique principal de l’hôpital indonésien du nord de Ghaza a également cessé de fonctionner pour les mêmes raisons. En tout, 16 des 35 hôpitaux de Ghaza ont cessé de fonctionner en raison soit des bombardements israéliens soit de la pénurie de carburant.
Selon les témoignages des correspondants de médias étrangers encore présents sur place, «les médecins sont obligés de pratiquer des opérations d’urgence sans anesthésie, y compris pour les blessés des bombardements et les femmes qui accouchent par césarienne». «Les agences humanitaires et leurs employés ont fait face à de grandes limitations dans la fourniture d’aide humanitaire en raison de l’agression continue, des restrictions de circulation, des pénuries d’électricité, de carburant, d’eau et de médicaments», a rapporté l’agence Wafa.
La machine sanguinaire israélienne a détruit 42 établissements de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), 7 églises et 52 mosquées.
Devant l’ampleur des massacres perpétrés par Israël, la Turquie a emboîté le pas à d’autres pays d’Amérique latine et arabes en rappelant hier son ambassadeur à Tel-Aviv pour «consultations». «L’ambassadeur Sakir Ozkan Torunlar a été rappelé compte tenu de la tragédie humanitaire en cours à Ghaza causée par les attaques incessantes contre des civils et le refus d’accepter un cessez-le-feu», a annoncé le ministère turc des Affaires étrangères.
C’est dans le même esprit que le gouvernement du Honduras avait annoncé lui aussi le rappel de son ambassadeur en Israël, protestant ainsi contre la poursuite de son agression barbare contre les Palestiniens de Ghaza, soumise à un abominable et répugnant siège total depuis le 7 octobre dernier.
En revanche, principal soutien d'Israël, les Etats-Unis refusent toujours d’appeler à un cessez-le-feu demandé par de nombreux pays.
Le chef du département d’Etat américain, Antony Blinken, a exprimé son soutien à «des pauses humanitaires» et non pas à un «cessez-le-feu» total. M. Blinken s’exprimait lors d’une conférence de presse à Amman aux côtés de ses homologues égyptien et jordanien, à l’issue d’une réunion ministérielle avec cinq pays arabes. .