Depuis bientôt huit mois, les vidéos et les images montrant les corps frêles d’enfants palestiniens tués dans les bombardements à Ghaza, portés par des parents en larmes devant les caméras des télévisions, hantent les consciences dans un monde ayant montré toute son impuissance face à la barbarie de l’Etat sioniste.
Samedi 1er juin 2024, alors que les enfants de tous les pays célèbrent leur Journée internationale dans une ambiance de fête et de joie, les enfants de Ghaza vivent l’enfer sur terre. Dans cette guerre génocidaire qui dure depuis le 7 octobre 2023, plus de 14 350 martyrs se comptent parmi les enfants, selon les chiffres du ministère palestinien de la Santé, soit 44% du nombre des décès enregistrés jusqu’à ce jour, sans compter les blessés, les mutilés et les disparus sous les décombres, alors que les tueries se poursuivent.
Dans ce lot de drames au quotidien, l’Organisation des Nations unies pour l’enfance (Unicef) estime que 17 000 enfants sont devenus orphelins ou sans famille. Un bilan qui ne cesse de s’alourdir au fil des attaques contre les populations déplacées ayant pour simple refuge des tentes de fortune, sans les moindres commodités.
Ces jeunes qui payent à ce jour le lourd tribut de cette guerre, représentant 47% de la population de la bande de Ghaza, demeurent des cibles privilégiées dans les camps de déplacés, après avoir fui leurs maisons réduites en ruine. Un triste destin pour une enfance meurtrie, ayant subi les effets dévastateurs de la peur et de la terreur, et qui s’accroche encore à la vie face aux menaces de la famine.
Dans cette bande devenue une prison à ciel ouvert, où personne ne peut fuir les massacres, les enfants auront à subir également les traumatismes des atrocités de cette guerre d’épuration ethnique, avec leurs séquelles psychologiques profondes à supporter pendant toute leur vie.
Des études menées par des spécialistes durant des mois dans les Territoires palestiniens ont montré que la majorité des enfants de Ghaza souffrent de troubles psychologiques. Selon l’Unicef, 816 000 jeunes ont un besoin extrêmement urgent de soins de santé mentale, ou du moins une assistance psychologique continue et à long terme pour mener une vie normale et pouvoir poursuivre leur scolarité, ce qui n’est guère permis dans les conditions du blocus imposé par l’Etat sioniste. La liste des victimes restera encore ouverte pour compter les enfants exposés aux vapeurs mortelles du phosphore blanc utilisé lors des bombardements, et dont les effets sont encore plus graves sur leur santé.
Aujourd’hui, la situation est plus que traumatisante pour ces enfants qui sont privés de leurs droits les plus élémentaires, notamment l’accès à la nourriture, à l’eau et surtout aux médicaments, au moment où les sionistes font tout pour empêcher le passage des aides humanitaires.
Pourtant, la Déclaration des Droits de l’enfant de 1959, et la Convention relative aux Droits de l’enfant signée en 1989 reconnaissent, notamment, le droit des enfants à la santé, aux soins, à l’alimentation, à l’eau et à l’assainissement et à une chaise dans une salle de classe, même s’ils vivent avec un handicap ou dans des zones de guerre. Malheureusement, l’enfance à Ghaza a perdu toute notion de joie et ne connaît plus l’ambiance des réunions familiales, ni de fête en cette Journée de l’enfance, quand le rôle de la communauté internationale a été relégué à celui de spectateur face à la machine de guerre sioniste.
Une situation qui ne manquera pas de faire réagir l’Observatoire euro-méditerranéen des droits de l’homme qui tente d’alerter la communauté internationale pour prendre «des mesures urgentes» afin d’empêcher la transformation de Ghaza en «un véritable cimetière pour enfants».