Le 5 novembre prochain, les regards du monde entier seront braqués sur les Etats-Unis. Ceux-ci doivent élire leur 47e Président.
Une élection pas comme les autres. Elle met en lice deux candidats que tout oppose. Il y a d’un côté Donald Trump, qui a été à la Maison-Blanche de 2017 à 2021, mais balayé ensuite par Joe Biden. Et il y a Kamala Harris, la première Noire vice-Présidente et qui aspire à être la première Noire présidente des Etats-Unis.
Donald Trump pour le parti républicain fait peur. Battu en 2021 par Joe Biden, il ne reconnaît pas sa défaite et ne l’a jamais reconnue jusqu’à ce jour. Au point que le jour de la proclamation des résultats, le 6 janvier 2021, il a appelé ses partisans à envahir le Capitole, le temple de la démocratie par excellence. Le monde a assisté, stupéfait et en direct à l’occupation de cette institution par des émeutiers déchaînés et armés dans une sorte de tentative de coup d’Etat digne des pays du tiers-monde. Il a fallu la Garde nationale pour chasser les intrus et ramener le calme.
La grande Amérique a évité de justesse le chaos. Malheureusement, cela pourrait n’être que partie remise. La menace pourrait être dramatique. «Si je ne suis pas élu, il y aura un bain de sang», a-t-il averti. Un chantage qui pourrait avoir des conséquences tragiques. Il est convaincu de sa bonne étoile.
Pourtant, dans une autre démocratie occidentale, son discours l’aurait disqualifié rapidement. Il manie sans vergogne les mensonges et les contre-vérités. Il use et abuse de l’outrage et des quolibets. Ses adversaires doivent avoir des nerfs solides pour ne pas répondre à ses vulgarités.
Il a, par exemple, traité la vice-Présidente de «folle», comme en 2014 il n'a pas hésiter à qualifier Hillary Clinton de «menteuse». Mais il a prouvé une peur bleue devant Kamala Harris. Il a mordu la poussière lors d’un débat télévisé avec elle. Il n’a pas osé un second débat lorsqu’elle l’a défié à nouveau.
C’est un homme extrêmement dangereux qui pourrait entraîner les Etats-Unis dans une guerre civile. Il n’hésite pas à mentir pour arriver à ses fins. Ennemi déclaré des immigrés, qu’il accuse de tous les maux (violence, viol, vol, etc.), il a prétendu que les chiens et les chats ont disparu d’une localité de l’Arizona parce qu’ils ont été mangés par des migrants asiatiques. Il n’a pas retiré son mensonge malgré le démenti du maire. Durant son mandat, il n’a pas hésité à imposer arbitrairement le visa aux citoyens de certains pays musulmans. Sans donner une explication à cette mesure discriminatoire.
A cause de lui, l’Europe vit dans l’angoisse. Il promet en effet de retirer les Etats-Unis de l’Otan. On peut imaginer les bouleversements géostratégiques qui peuvent s’ensuivre. Surtout, il porte une lourde responsabilité dans l’actuelle guerre au Moyen-Orient.
Lorsqu’il était président, il avait confié le dossier à son gendre Jared Kushner, un sioniste radical et très proche de Benyamin Netanyahu, novice en la matière. Cela a donné les accords d’Abraham, qui se sont traduits par une grave violation du droit international avec le transfert de la capitale d’Israël à Jérusalem et un encouragement aux dirigeants israéliens pour détruire Ghaza et le Liban, et s’engager dans l’extermination du peuple palestinien. Durant cette campagne, il parle peu du Moyen-Orient. Il ne peut pas faire pire que Joe Biden. A moins qu’il réserve d’autres mauvaises surprises.
Kamala Harris a les faveurs de la gauche américaine, de la jeunesse américaine et des étudiants. Mais ces derniers sont viscéralement hostiles à la guerre menée par Israël contre le peuple palestinien et surtout l’envoi de tonnes d’armements à l’armée israélienne qui massacre impunément femmes et enfants palestiniens avec la complicité de Washington.
C’est ce soutien aveugle à Israël qui risque de jouer un mauvais tour à Mme Harris, compromettant l’accession à la Maison-Blanche, pour la première fois, d’une femme noire.