L'économie mondiale connaît un important ralentissement : La Banque mondiale prévoit un taux de croissance de 2% en 2023

08/04/2023 mis à jour: 00:10
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Une vue du siège de la Banque mondiale

Selon la Banque mondiale (BM), dans la plupart des pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena), la hausse de l’inflation a été modérée ou faible, voire inférieure aux niveaux observés aux États-Unis. Résultat des mesures prises dans certains pays pour juguler le phénomène.

 Ainsi, dix pays ont imposé de nouveaux contrôles des prix. C’est le cas de l’Algérie, l’Égypte et les Émirats arabes unis qui ont fixé, depuis octobre 2022, de nouveaux prix plafonds pour les denrées alimentaires.
 

«Les efforts de l’Europe pour diversifier son approvisionnement énergétique pourraient soutenir l’investissement dans le secteur des hydrocarbures en Algérie»

Dans son rapport régional publié le 6 avril dernier et intitulé «Destins bouleversés : effets à long terme de la hausse des prix et de l’insécurité alimentaire dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord», la Banque mondiale prévoit une croissance de 3 % en 2023 et 3,1 % en 2024. Une croissance nettement inférieure à celle enregistrée en 2022, c’est à dire 5,8%. En Algérie, le taux devrait descendre à 2% en 2023, contre 3,1 % l’année précédente. Cependant, ces perspectives pourraient présenter un certain potentiel de hausse, selon les économistes de la BM qui expliquent : «Les efforts de l’Europe tendant à diversifier son approvisionnement énergétique pourraient soutenir l’investissement dans le secteur des hydrocarbures en Algérie, ce qui améliorerait les perspectives à moyen terme». Ainsi, les perspectives s’annoncent positives pour cette période.

Concernant le PIB (Produit intérieur brut) réel, il devrait baisser  en Algérie de 3,1% en 2022 à 2 en 2023 et 2024 alors que la variation du PIB par habitant devrait se situer à 0,4% en 2023 (contre 1,4% en 2022) avant de remonter à 0.5% en 2024, selon les prévisions de la BM. Globalement pour toute la région Mena, la tendance s’annonce également en baisse avec respectivement 1,6 % et 1,7 % en 2023 et 2024 (contre 4,4% en 2022). 

Le solde des transactions courantes de la région Mena, un taux qui désigne à titre indicatif la différence entre les recettes courantes en provenance de l’étranger et les paiements courants à destination de l’étranger devrait par ailleurs passer d’un pic de 10 % du PIB en 2022 à 6,9% en 2023. Pour l’Algérie, il passerait de 5,9% en 2022 à 1,2% en 2023
 

Le solde budgétaire de la région devrait diminuer de 1,8% à 0% du PIB en 2023, à cause de la baisse du prix des hydrocarbures. Les pays en développement exportateurs de pétrole dont l’Algérie devraient également afficher un solde budgétaire déficitaire. En Algérie, il devrait passer de -0,9% du PIB 2022 à -5,9% du PIB en 2024. «Ce  qui donne à penser que les avantages issus de la hausse des prix du pétrole en 2022 auront été de courte durée», analyse la BM.

Au sujet de l’inflation dans la plupart des pays Mena, la hausse a été modérée ou faible, voire inférieure aux niveaux observés aux États-Unis, selon la même source. De manière globale, l’inflation alimentaire moyenne en glissement annuel entre mars et décembre 2022 a atteint 29 %, ce qui est nettement supérieur à l’inflation globale (19,4%). 

Face à la hausse des prix sur les marchés des produits de base, en particulier ceux du pétrole et des denrées alimentaires, les pays Mena ont mis en place des politiques visant à contenir l’inflation intérieure. 

Ainsi, dix pays ont imposé de nouveaux contrôles des prix. C’est le cas de l’Algérie, l’Egypte et les Émirats arabes unis qui ont fixé, depuis octobre 2022, de nouveaux prix plafonds pour les denrées alimentaires. 

Parallèlement, l’Algérie, l’Egypte, l’Iran, et la Jordanie  auraient, selon l’institution de Bretton Woods, assoupli les restrictions à l’importation de certains produits pour réduire les blocages sur le marché local et atténuer ainsi l’inflation intérieure. 

«Ces politiques peuvent enrayer l’inflation intérieure, mais au prix d’une surveillance moins rigoureuse de la qualité des importations ou, si les droits de douane sont abaissés, d’une diminution des recettes publiques», explique la BMS. 

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