L’école fait l’appel

19/09/2023 mis à jour: 03:41
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Elle s’est fait un peu attendre, mais elle est enfin là avec son ambiance, ses défis, ses contraintes. La rentrée scolaire, moment phare de la rentrée sociale, s’annonce encore une fois exceptionnelle au regard de ses exigences logistiques, administratives et pédagogiques.

Près de 11 millions d’élèves, soit le quart de la population du pays, reprennent dès aujourd’hui le chemin de l’école, avec près d’une dizaine de jours de retard sur le calendrier habituel.

Le décalage doit sans doute beaucoup à la charge particulière des tâches de préparation : parachèvement des cycles de formation au profit de certaines catégories du corps enseignant, opérations de recrutement et de transferts administratifs à finaliser et probablement la mise à disposition des supports pédagogiques, à l’exemple de ce faramineux lot de près de 80 millions de livres scolaires à imprimer. Avant-hier, soit 48 heures avant la date officielle de la rentrée, le ministre de l’Education nationale, Abdelhakim Belabed, a dû réunir des cadres centraux du ministère ainsi que les directeurs de wilaya pour mettre au point les derniers détails et donner les dernières deadlines concernant la fastidieuse opération de recrutement des enseignants contractuels.

Lors du dernier Conseil des ministres, le président de la République avait décidé d’exonérer les «communes pauvres et défavorisées» de la charge de la gestion des écoles primaires, sachant que la majeure partie des municipalités du pays fonctionne grâce aux dotations centralisées de l’Etat – par manque de ressources locales ou incapacités structurelles à les capter – la mesure va sans doute alléger le poids sur les budgets locaux et imprimer une cadence plus efficace aux opérations d’entretien de ces établissements de proximité.

C’est dans le cycle primaire que sont injectées cette année l’essentiel des «réformes» lancées par le département de l’Education, dont l’introduction de l’éducation physique et sportive qui exige un aménagement particulier des espaces pour les établissements non adaptés.

La forte démographie scolaire, qui se stabilise depuis plusieurs années à des plafonds contraignants, continue à absorber l’effort d’investissement public, pourtant soutenu, dans les équipements scolaires. Le nombre élevé d’élèves par classe est un véritable casse-tête pour l’administration des établissements mais surtout un obstacle sérieux au déploiement d’un enseignement de qualité.

Le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville  informait hier de la réception de quelque 263 établissements publics dédiés à l’éducation nationale à l’occasion de la présente rentrée scolaire, précisant que cette année, le portefeuille bénéficiant au secteur connaît une évolution de 87 unités par rapport à l’année dernière. Le lot, dispatché sur le territoire national, comprend des écoles primaires, des collèges et des lycées qui viennent renforcer une infrastructure de près de 30 000 établissements à travers le pays. Un apport intéressant dont il ne faut néanmoins pas attendre un effet immédiat sur la surpopulation scolaire dans de nombreuses régions et établissements.

Des pédagogues et des animateurs du réseau syndical réitèrent, pour leur part, la demande d’un débat sur le contenu des programmes scolaires et la structure générale de l’enseignement dispensé, d’autant que les taux d’échec scolaire restent relativement élevés.

La situation d’urgence commandée par la crise sanitaire, puis l’effort de rattrapage engagé pour fermer la parenthèse de ses effets ont certes imposé d’autres priorités, mais rien n’empêche aujourd’hui que la réflexion permanente soit relancée avec les compétences-ressources nationales, les parents d’élèves et les partenaires sociaux, estime-t-on.

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