La pandémie de Covid-19 circule toujours en Algérie. Chaque jour, notre pays enregistre de nouveaux cas recensés par le ministère de la Santé. Certes, le virus circule moins, mais dans son dernier bilan, le département de Abdelhak Saihi rappelle la nécessité de maintenir la vigilance, en respectant les règles d’hygiène et la distanciation physique. Jusqu’à aujourd’hui, le total des cas confirmés en Algérie s’élève à 271 617 cas, celui des décès se stabilise à 6 881 cas, alors que le nombre total des patients guéris passe à 182 902 cas.
Cette pandémie, même si elle ne fait pas actuellement les gros titres, reste, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), une menace de santé publique. La Covid-19 aurait provoqué le décès d’au moins 7 millions de personnes dans le monde.
Ce chiffre est sans aucun doute sous-estimé puisque plusieurs pays n’ont pas de système de santé publique performant permettant de compter avec précision le nombre de décès liés au SARS-CoV-2. Chez nous, ce regain des cas d’infection n’est pas synonyme, selon les spécialistes, du retour du virus, mais il s’agit plutôt d’une «forme modérée, différentes de la forme agressive subie précédemment».
Le virus, selon le professeur Djenouhat, président de la société algérienne d’immunologie, circule de nouveau depuis quelques semaines et affecte même le personnel médical. Le spécialiste a cité l’exemple de l’hôpital de Rouiba (Alger) où il exerce en tant que chef du Laboratoire central d’immunologie. De l’avis du spécialiste, la Covid-19 n’a pas disparu, elle circule et touche les différentes catégories de la société, mais il ne s’agit nullement d’une 10e vague. «Au regard de ce qui se passe dans le monde, nous sommes loin de la 10e vague de la pandémie qui surgit en Occident».
Pour lui deux éléments font la différence : Il y a d’abord le variant omicron qui est moins nocif. Le taux de couverture vaccinale et également a prendre en compte. «La propagation d’omicron était due à l’indiscipline de la population, aidant le taux de contamination à atteindre les 75%, 12 mois plus tôt».
Pour les spécialistes, le virus s’est transformé en forme endémique avec une symptomatologie qui ressemble à celle de la grippe saisonnière. «Mais au prélèvement, les médecins ont constaté qu’un cas sur dix la grippe s’avère de forme très sévère», note-t-il.
La grippe commence, dit-il, sèche suivie d’écoulements intenses et d’une toux persistante, qui dure 20 jours, d’où la confusion avec la Covid. «Or, ce n’est pas la Covid», relève le professeur Djenouhat insistant, en outre, sur la vigilance.
Le Pr Djenouhat estime que pour l’heure, «nous sommes à 90% d’immunité collective acquise par une infection naturelle, gratuite, et obligatoire et l’apport du vaccin anti-covid est positif dès lors que les sujets vaccinés ont pu éviter les formes graves, et même s’ils ont été hospitalisés, il a été enregistré très peu de décès».
Actuellement, le niveau d’alerte de l’OMS au sujet de ce virus est toujours maximal et ce, depuis trois ans. «Alors que nous entrons dans la quatrième année de la pandémie, il ne fait aucun doute que nous sommes dans une bien meilleure situation maintenant qu’il y a un an, lorsque la vague Omicron était à son apogée», a déclaré le patron de l’OMS, mais il appelle a la prudence puisque «depuis début décembre, les décès signalés chaque semaine ont augmenté.
Au cours des huit dernières semaines, plus de 170 000 personnes ont perdu la vie à cause de la Covid-19. «Ne sous-estimez pas ce virus, il nous a surpris et continuera de nous surprendre et il continuera de tuer, à moins que nous ne fassions plus pour fournir les moyens sanitaires aux personnes qui en ont besoin et pour lutter contre la désinformation à l’échelle mondiale», préconise le directeur général de l’OMS.