La bande de Ghaza est encore et toujours le théâtre d’une intensification brutale et barbare de l’offensive militaire israélienne. Dans ce territoire sous blocus, les frappes israéliennes se multiplient, ciblant des zones densément peuplées.
Au cœur de cette offensive : le camp de réfugiés de Nuseirat, situé au centre de Ghaza. Nuseirat, peuplé de dizaines de milliers de personnes, se trouve à seulement huit kilomètres de Deir El Balah. Mais aujourd'hui, la proximité de ces quelques kilomètres se transforme en un périlleux périple pour ceux qui tentent d’échapper aux bombardements.
Les forces d’occupation israéliennes emploient un arsenal varié – frappes aériennes, tirs d’artillerie, bombardements navals et drones quadcoptères – qui ne laisse aucune chance aux civils pris au piège. Les témoignages recueillis dans les zones affectées rapportent que les drones suivent les mouvements de population, cherchant à frapper les civils en fuite. Ceux qui ont trouvé refuge dans les villes voisines de Deir el Balah et Maghazi racontent des scènes d’effroi et de désespoir. Le fracas des bombardements devient, pour certains, la bande sonore permanente de leur quotidien.
Les bombardements israéliens ont transformé des quartiers entiers en champs de décombres. A Beit Lahiya, le paysage est méconnaissable ; des milliers de familles sont en quête d’un abri, souvent au péril de leur vie.Les frappes sur le camp de Jabaliya, au nord de Ghaza, ont, quant à elles, atteint un niveau d’horreur tragique. Hier soir, deux immeubles résidentiels ont été la cible de bombardements, causant la mort d’au moins 84 Palestiniens, selon les autorités locales. Mais les corps de nombreux résidents sont encore piégés sous les décombres, alors que les équipes de secours, débordées et en danger, peinent à atteindre la zone. Les volontaires civils tentent de creuser dans les gravats à mains nues pour secourir leurs voisins et leurs proches.
Les Palestiniens de Ghaza est confrontée à une situation humanitaire désastreuse. Les besoins en nourriture, en eau potable et en soins médicaux sont énormes. Et pourtant, l'aide tarde à arriver.
Les Etats-Unis, alliés d’Israël, et qui prévoient de lui envoyer un nouvel arsenal militaire incluant des missiles balistiques, des avions de combat, des bombardiers B-52 et d’autres types d’avions militaires, soufflent le chaud et le froid sur cette question. Ils ont fixé un objectif de 350 camions de ravitaillement par jour pour répondre aux besoins fondamentaux de la population palestinienne bloquée à Ghaza, dans le cadre d’un accord signé le 13 octobre.
Campagne de vaccination
Cependant, les données des Nations unies montrent que seulement 71 camions parviennent en moyenne chaque jour à traverser les points de contrôle israéliens pour pénétrer dans Ghaza. Ce chiffre est largement en deçà du minimum nécessaire. Pour illustrer cette chute drastique, les chiffres israéliens montrent que seulement 26 399 tonnes de biens ont été acheminées en octobre, contre 87 446 tonnes en septembre, une diminution de plus des deux tiers. Antony Blinken, secrétaire d'Etat américain, a exprimé son mécontentement face à cette situation.
Dans une conférence de presse, il a reconnu que «des progrès ont été réalisés, mais ils sont insuffisants» et s’est engagé à exercer une pression diplomatique continue sur Israël pour qu’un nombre suffisant de camions et de fournitures parviennent aux civils de Ghaza. Mais même si des camions d’aide arrivent, les défis de distribution sont immenses.
Louise Wateridge, responsable des urgences pour l’Agence des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), explique que la distribution elle-même est entravée par des risques sécuritaires majeurs. «Nous faisons face à une demande immense, et chaque déplacement comporte un risque. Les zones bombardées sont difficiles d’accès, et les fournitures de base manquent à chaque coin de rue», explique-t-elle aux médias. En parallèle de cette catastrophe humanitaire, la question de la santé publique est devenue critique.
Hier, la troisième phase d’une campagne de vaccination contre la poliomyélite devait être lancée, destinée aux enfants de la ville de Ghaza. L’objectif est de vacciner au moins 100 000 enfants, grâce à une collaboration entre l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Unicef et des partenaires locaux. Cependant, seuls les enfants de la ville de Ghaza pourront être vaccinés, tandis que ceux des zones les plus touchées, comme Jabaliya, Beit Lahiya et Beit Hanoun, seront privés de ce vaccin.
Les autorités locales et des organisations internationales ont pourtant insisté sur l'importance de la vaccination, surtout face aux conditions insalubres actuelles. Mais sans accès sécurisé, ces enfants restent à risque. La situation fait craindre des épidémies qui pourraient se propager rapidement parmi les populations déjà fragilisées.
Cette population, déjà accablée par les pertes humaines et les traumatismes quotidiens, se retrouve piégée dans une situation où les solutions diplomatiques se font attendre. La tragédie humaine qui s’y joue semble n’avoir pour l’instant ni fin ni espoir de répit, laissant la communauté internationale face à une responsabilité morale d’autant plus pressante. Amel Blidi
Le bilan de l’agression s’alourdit à 43 314 martyrs
Le bilan de l’agression génocidaire sioniste contre la bande de Ghaza s’est alourdi à 43 314 martyrs et 102 019 blessés, depuis le 7 octobre 2023, ont indiqué hier les autorités palestiniennes de la santé. Selon la même source, l’armée d’occupation sioniste a commis 7 massacres au cours des dernières 24 heures dans la bande de Ghaza, faisant 55 martyrs et 192 blessés. Les autorités palestiniennes de la santé ont indiqué qu’un certain nombre de victimes palestiniennes se trouvaient encore sous les décombres et sur les routes, et que les forces de l’occupation empêchaient les ambulances et les équipes de la Défense civile de leur porter secours. Depuis le 7 octobre 2023, l’armée sioniste mène une agression sauvage contre l’enclave palestinienne qui a entraîné des destructions massives d’infrastructures, en plus d’une catastrophe humanitaire sans précédent.
MAE irlandais : la poursuite des raids est inacceptable
Le ministre irlandais des Affaires étrangères, Michael Martin, a déclaré vendredi que la poursuite des agressions sionistes contre la bande de Ghaza «est inacceptable». Les informations faisant état de dizaines de martyrs au cours des derniers jours «rappellent brutalement la mort et la destruction que subit la population de Ghaza», a indiqué M. Martin, dans un communiqué, soulignant que la poursuite des frappes sionistes sur l’enclave palestinienne, est «inacceptable». «Je suis particulièrement préoccupé par les informations faisant état de nouvelles attaques flagrantes contre des hôpitaux et des installations médicales, qui ont des conséquences dévastatrices pour les plus vulnérables», a ajouté le chef de la diplomatie irlandaise. Concernant les agressions sionistes qui se poursuivent également en Cisjordanie occupée, le MAE irlandais s’est dit «consterné» par les dégâts considérables causés au bureau de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) dans le camp de Nur Shams par les bulldozers de l’armée sioniste. Le commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, a déclaré que ce bâtiment était une plate-forme permettant de fournir des services de base à plus de 14 000 réfugiés palestiniens dans le camp et qu’il ne pouvait plus être utilisé. M. Martin a appelé l’entité sioniste à un cessez-le-feu immédiat, soulignant que «cette violence doit cesser». Le bilan de l’agression sioniste génocidaire contre la bande de Ghaza, en cours depuis plus d’une année, s’est alourdi vendredi à 43 259 martyrs et 101 827 blessés, selon les autorités palestiniennes de la santé, affirmant qu’«il y a encore un certain nombre de victimes sous les décombres et sur les routes, et que les ambulances et les équipes de la Défense civile ne peuvent pas les atteindre».
Cisjordanie occupée ; Au moins 20 Palestiniens arrêtés
Les forces d’occupation sionistes ont arrêté, vendredi et hier, au moins 20 Palestiniens, dont un enfant et d’anciens prisonniers, dans différents gouvernorats relevant de la Cisjordanie occupée, a indiqué un communiqué conjoint publié par la Commission pour les affaires des prisonniers et le Club des prisonniers palestiniens. Les arrestations ont été menées dans les gouvernorats d’El Khalil, Ramallah, Naplouse, Qalqilya, Ariha et Beit Lehm, et ont été accompagnées d’agressions et de menaces contre les détenus et leurs familles, en plus d’actes de sabotage et de destruction des maisons des Palestiniens ainsi que des opérations d’enquête sur le terrain, précise le communiqué.
Le nombre total des arrestations, depuis le 7 octobre 2023, s’est élevé à plus de 11 500 en Cisjordanie, y compris à El Qods, ajoute la même source.