Le régime syrien perd la ville d'Alep, Bachar el-Assad cherche le soutien de ses alliés

02/12/2024 mis à jour: 03:29
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Dans un communiqué conjoint, les États-Unis, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont appelé dimanche à la «désescalade» en Syrie, ajoutant que l’«escalade» du conflit soulignait «la nécessité urgente» d’une «solution politique».

Le président syrien Bachar el-Assad a cherché dimanche à mobiliser ses alliés après avoir perdu le contrôle d'Alep, la deuxième ville de Syrie, à la suite d'une offensive rebelle qui a fait plus de 410 morts selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). C'est la première fois depuis le début de la guerre en 2011 que le régime perd totalement cette ville stratégique, un revers infligé par une coalition de groupes rebelles dominée par des factions islamistes.

Lors d'une rencontre à Damas avec le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, Assad a souligné l'importance du soutien de ses alliés, notamment l'Iran et la Russie, pour contrer les attaques des «terroristes» et faire échec aux plans de leurs soutiens étrangers. Il a également menacé de recourir à la force pour reprendre la ville. De leur côté, la Russie et l'Iran ont réaffirmé leur appui au régime syrien. Moscou a annoncé que ses forces aériennes aidaient l'armée syrienne à repousser les rebelles dans les provinces d'Idleb, de Hama et d'Alep.

Le chef de la diplomatie iranienne s'est ensuite rendu à Ankara pour des discussions avec des responsables turcs, notamment le président Recep Tayyip Erdogan. Cette rencontre intervient dans un contexte où la Turquie soutient certaines factions rebelles impliquées dans l'offensive.

Ces violences, les plus importantes depuis 2020, suscitent des craintes d'une reprise des hostilités à grande échelle dans un pays divisé en zones d'influence contrôlées par diverses puissances régionales et internationales. Mercredi, le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS), ex-branche syrienne d'Al-Qaïda, et ses alliés ont lancé une attaque contre les forces gouvernementales, prenant plusieurs localités dans les provinces d'Alep, d'Idleb et de Hama. Samedi, ils ont pris le contrôle de la majeure partie de la ville d'Alep, à l'exception des quartiers tenus par les forces kurdes, selon l'OSDH.

Les affrontements ont causé la mort de 214 rebelles, 137 combattants progouvernementaux et 61 civils depuis mercredi, d'après les estimations de l'OSDH. Face à cette situation, l'armée syrienne, appuyée par des frappes aériennes russes, tente de riposter. Dimanche, des bombardements russes et syriens sur Alep et Idleb ont causé de nouvelles pertes, incluant des civils et des combattants.

Les États-Unis, la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni ont appelé à une désescalade, soulignant l'urgence d'une solution politique pour mettre fin à la crise. Cette intensification des combats montre une fois de plus la complexité du conflit syrien, où les enjeux locaux et internationaux s'entrelacent dans une guerre interminable.

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