Le Qatar mène une médiation pour une trêve humanitaire de trois jours dans la guerre d'Israël contre dans la Palestine en échange de la libération de 12 otages dont six Américains, a indiqué hier une source proche du mouvement Hamas. «Les discussions portent sur la libération de 12 otages, pour moitié des Américains, contre une trêve de trois jours pour permettre au Hamas de libérer ces otages», a indiqué la source sous le couvert de l'anonymat.
A Doha, une source proche des discussions parlant sous le couvert de l'anonymat a indiqué plus tôt que le Qatar menait cette médiation «en coordination avec les Etats-Unis (...) pour obtenir la libération de 10 à 15 otages en échange d'un cessez-le-feu d'un à deux jours». Selon la source proche du Hamas, les discussions achoppent pour le moment «sur la durée» de la trêve et l'inclusion dans un éventuel accord du «nord de la Bande de Ghaza, théâtre de larges opérations de combat». «Le Qatar attend une réponse des Israéliens», a-t-elle ajouté.
Une telle trêve devrait aussi permettre à l'Egypte, frontalière de la Bande de Ghaza, «d'acheminer davantage d'aide humanitaire» au territoire palestinien assiégé, via le terminal de Rafah, selon la même source. «Je ne commente aucune négociation», a indiqué à l'AFP un porte-parole du gouvernement israélien, Eylon Levy. Plus de 240 personnes ont été enlevées et emmenées à Ghaza le jour de l'attaque inédite menée le 7 octobre par des commandos du Hamas sur le sol israélien. Plusieurs étrangers, dont dix Américains, figurent parmi ces otages.
Au moins 1400 personnes sont mortes en Israël depuis le début de la guerre déclenchée par cette attaque, en majorité des civils tués le 7 octobre, selon les autorités israéliennes. Dans la Bande de Ghaza, les représailles d'Israël, qui dit vouloir anéantir le Hamas, ont fait 10 569 morts, dont 4324 enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas. Israël refuse toute trêve humanitaire tant que les otages n'auront pas été libérés, malgré les appels pressants de l'ONU, d'ONG et de capitales étrangères à un cessez-le-feu ou à une pause qui permettrait d'acheminer de l'aide à la population privée d'eau, d'électricité, de nourriture et de médicaments. Les ministres des Affaires étrangères des pays du G7, réunis hier à Tokyo, ont exprimé leur soutien à des «pauses et couloirs humanitaires» à Ghaza.
Le Qatar, qui accueille un bureau politique du Hamas et a fourni des millions de dollars d'aide financière à Ghaza, était impliqué dans la médiation ayant permis en octobre la libération de quatre otages : une Américaine et sa fille ainsi que deux Israéliennes. Le riche Etat gazier est aussi un proche allié des Etats-Unis, dont il accueille la plus grande base militaire dans la région.
Dimanche, le Premier ministre qatari et ministre des Affaires étrangères, Mohammed ben Abdelrahmane Al Thani, avait affirmé que son pays poursuivrait sa médiation, malgré les difficultés sur le terrain «provoquées par les les agissements de l'occupation israélienne».