Réuni hier, le bureau politique du Parti des travailleurs (PT) a mis en garde contre une éventuelle explosion sociale. Le parti de Louisa Hanoune demande au gouvernement d’avoir «le courage» et la «décence» d’écouter les cris de souffrance et de colère des Algériens.
Le Parti des travailleurs (PT) ne cesse de tirer la sonnette d’alarme sur la situation qui prévaut dans le pays et avertit contre les risques d’une éventuelle explosion sociale. Réuni hier, le bureau politique du parti dirigé par Louisa Hanoune demande au gouvernement d’avoir «le courage» et la «décence» d’écouter les cris de souffrance et de colère des Algériens.
L’endettement des ménages a atteint, selon ce parti, des «proportions terrifiantes, confirmant un affaissement social d’une brutalité sans précédent». Le PT se demande si le gouvernement mesure «la violence inouïe» des conséquences de sa politique sur la majorité de la population et sur la sécurité nationale.
«Que les membres du gouvernement et les responsables en charge descendent dans les rues, pour constater la détresse effrayante des citoyens et tous les commerçants confrontés à un effondrement épouvantable du pouvoir d’achat», s’insurge la direction du PT qui estime que le gouvernement, dans le domaine social, «se refuse à voir que ce sont les décisions de supprimer le soutien de l’Etat aux prix des produits de large consommation et la dépréciation du dinar qui sont à la base de la spéculation et la flambée des prix».
«Le pouvoir avance la théorie du complot contre l’Etat» et accuse les «ennemis internes et externes de l’Algérie. Ce qui est faux et la poudre de lait en est un exemple.
En réalité la véritable raison est la réduction de la facture des importations en devises, une démarche tracée à la hussarde par le gouvernement comme un des principaux objectifs et sans réfléchir aux conséquences», affirme le PT qui s’alarme des augmentations et de la pénurie de certains produits de large consommation, tels que le pain, l’huile de table, le lait, et ce, avant même, dit-il, que les mesures sociales contenues dans la LF-2022 qui instituent la remise en cause des principaux acquis sociaux, ne s’appliquent totalement.
«Devant toutes ces augmentations meurtrières, que vont représenter, dans le pouvoir d’achat, les augmentations dérisoires des revenus induites par le nouveau barème de l’IRG pour les salariés ? Que représenteront les augmentations annoncées aux personnels de la santé, devant les énormes dépenses de santé ?» s’interroge le parti.
«Désengagement de l’état»
Cette situation très inquiétante intervient au moment, rappelle le parti, où la Covid-19 a mis à nu «le caractère criminel des politiques de désengagement de l’Etat depuis trois décennies, entraînant la détérioration des hôpitaux et du secteur de la santé en général». Partout dans le monde, estime le PT, la Covid-19 a établi le caractère vital des hôpitaux publics dans la lutte contre la pandémie.
«Chez nous, le gouvernement qui est censé assurer la gratuité des tests, analyses et radios, en dotant les structures hospitalières de tous les moyens humains et matériels, a réduit dans la loi de finances 2022 l’aide de l’Etat à la santé de 131 milliards de dinars et programme la liquidation de la gratuité des soins», dénonce-t-il.
Tout en saluant la «position courageuse» des dix syndicats du secteur de la santé, le parti s’indigne «des déclarations mensongères» émanant de certains participants à la rencontre sur la réforme du système de santé dénigrant le secteur public de santé dans l’objectif, selon le PT, de justifier sa privatisation.
Enfin le PT s’élève contre le verdict prononcé contre le leader du MDS, Fethi Ghares précédé d’une mise en demeure adressée par l’administration au RCD, le sommant de ne plus organiser à l’intérieur de son siège national des activités politiques ouvertes aux partis et acteurs de la société civile.
«En plus d’imposer des politiques antipopulaires, antinationales et antidémocratiques, et pour encamisoler la société, le pouvoir en place recourt systématiquement à la répression à chaque fois qu’il est contrarié dans ses choix et ses orientations», s’indigne le PT.