Le Processus de paix au Proche-Orient dans l’impasse : La responsabilité de la communauté internationale

10/10/2023 mis à jour: 07:52
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L'ONU a été incapable de protéger le peuple palestinien des agressions récurrentes d'Israël et de faire respecter les résolutions du Conseil de sécurité - Photo : D. R.

Des rapports dénonçant les exactions israéliennes, tels que celui présenté il y a deux semaines par le coordinateur spécial des Nations unies pour le processus de paix, s’empilent sur les bureaux des instances onusiennes sans que des suites ne soient données à leur contenu.

Le 27 septembre dernier, soit 10 jours à peine avant le déclenchement de l’opération militaire du mouvement Hamas contre des colonies et des casernements israéliens, le coordinateur spécial des Nations unies pour le processus de paix au Moyen-Orient a réitéré devant le Conseil de sécurité ce que le monde sait depuis des années, voire des décennies : poursuite de l’expansion des colonies israéliennes sur les territoires palestiniens occupés sur fond de violence, provocations «interrompues» des colons, et diminution continue des aides accordées de l’étranger aux Palestiniens.

Pour étayer le propos, l’envoyé spécial de l’ONU fait savoir que le gouvernement Netanyahu projette 10 000 nouveaux logements à Jérusalem- Est, et effectue des réaménagements administratifs qui vont permettre de multiplier et d’accélérer l’implantation de nouvelles colonies.

Signe des nouvelles résolutions du gouvernement israélien, le dossier colonies est désormais confié au ministre adjoint de la Défense à Tel-Aviv, fait-il encore remarquer. Dans le même exposé, le Norvégien Tor Wennesled a déploré les poursuites des démolitions et des saisies arbitraire de biens appartenant aux Palestiniens, toujours dans ce Jérusalem-Est que l’Autorité palestinienne et les partisans d’une solution à deux Etats rêvent d’élire comme capitale.

Le diplomate cite le cas de la démolition d’une école, juste à la veille de la rentrée scolaire, alors que la menace continue de planer sur une soixantaine d’autres établissements. Enfin, sur le registre de la violence, le rapporteur signale que depuis le 15 juin dernier, 68 Palestiniens, dont 18 enfants, ont été tués par les forces de sécurité israéliennes, dans le contexte de manifestations et d’incidents sur les circonstances desquelles les autorités d’occupation ne donnent pas de détails.

Des résolutions platoniques

Des rapports de même teneur que celui présenté par le coordinateur spécial des Nations unies pour le processus de paix, également représentant personnel du secrétaire général de l’Onu auprès de l’Autorité palestinienne, s’empilent sur les bureaux des instances onusiennes sans que des suites soient données à leur contenu. On ne compte plus, par ailleurs, les résolutions de la même instance, sériant les droits du peuple palestinien ou condamnant les exactions de l’appareil sécuritaire israélien.

Depuis 1994, pour ne s’intéresser qu’à l’après-signature des Accords de paix d’Oslo (1993), les compilations font état du vote par l’Onu et de ses instances de près de 65 résolutions favorables aux Palestiniens et à leur protection, et finalement non appliquées à cause du veto américain ou de l’entêtement israélien.

Des organisations des droits de l’homme, les plus crédibles, ne cessent également de dresser le tableau noir d’une situation inhumaine dans cette étroite bande de Ghaza, où s’entassent 2 millions d’habitants et soumise depuis 17 ans à un blocus sévère, y compris sur les quelques échappées vers l’est, sur le territoire égyptien.

Depuis 2009, cinq opérations militaires meurtrières ont été menées par l’armée israélienne contre l’enclave, se soldant chacune par la mort de centaines de civils, et justifiant à chaque fois un resserrement du siège contre cette véritable prison à ciel ouvert. Alors que la promesse d’une solution politique a été esquissée depuis au moins les fameux Accords d’Oslo en 1993, le statu quo mortifère se maintient.

Le président de l’Autorité palestinienne et son gouvernement, ayant pris le courage de s’engager sur la voie de la solution négociée, voient leur influence et leur cote de légitimité s’amenuiser en interne au fur et à mesure que s’obstruent les horizons politiques de la cause. En dehors de quelques rounds de négociations, que les autorités de Tel-Aviv donnent l’air de ne consentir que pour maintenir un semblant de contact, aucun planning de pourparlers sérieux n’est fixé pour sortir de l’impasse.

Le mouvement Hamas, même cantonné dans l’enclave étroite et constamment assiégée de Ghaza, ne prône aussi fort et aussi assidûment l’action armée contre l’occupant que parce que les alternatives de paix sont constamment disqualifiées par tous ceux qui s’emploient, aujourd’hui, à condamner comme «terroriste» l’opération «Déluge d’Al Aqsa».

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