La coopération bilatérale sera au menu des discussions qui seront menées entre le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et son homologue français, Emmanuel Macron, en marge de la visite qu’effectuera ce dernier en Algérie les 25, 26 et 27 août.
«Les deux Présidents ont abordé la coopération bilatérale, notamment le programme de la visite prévue du président Macron en Algérie», a indiqué la présidence de la République, samedi, à propos de la communication téléphonique qui a eu lieu entre les deux Présidents. «Ce déplacement contribuera à approfondir la relation bilatérale tournée vers l’avenir au bénéfice des populations des deux pays, à renforcer la coopération franco-algérienne face aux enjeux régionaux et à poursuivre le travail d’apaisement des mémoires», a indiqué de son côté, le même jour, la présidence française.
Il n’est un secret pour personne que la coopération bilatérale entre les deux pays a été impactée par la crise qui s’est installée et qui a duré quelques mois. L’Algérie, soulignons-le, avait même rappelé son ambassadeur à Paris, en octobre 2021, à la suite de propos tenus par Macron et publié au mois de septembre de la même année par le quotidien français Le Monde. L’ambassadeur d’Algérie n’a repris ses fonctions que près de trois mois plus tard.
Un «impact» qui finalement était dans la logique des choses, puisque l’Algérie avait entamé bien avant une réorientation de ses choix en matière d’échanges commerciaux en privilégiant d’autres «marchés», ou en les renforçant, comme c’est le cas, entre autres, avec l’Italie, la Turquie ou encore le Qatar et les Emirats arabe unis.
Ceci en plus, bien entendu, de la Chine, premier fournisseur de l’Algérie ces dernières années, et de la Russie. C’est dans ce contexte qu’il est utile de rappeler que la visite de Macron intervient quelques semaines après celle du président du Conseil des ministres italien, Mario Draghi, qui a eu lieu le 18 juillet dernier.
Quinze mémorandums d’entente
Et c’est en marge de cette visite, à l’ouverture du Forum économique algéro-italien, que le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, a indiqué que «le volume des échanges commerciaux entre les deux pays, estimé à 8,5 milliards de dollars en 2021, est appelé à augmenter cette année». Quinze mémorandums d’entente et accords de coopération dans de nombreux domaines ont été signés à cette occasion.
La Turquie aussi est un partenaire de plus en plus important pour l’Algérie. L’entreprise turque, Tosyali, qui s’est installée en Algérie en 2007 avant qu’elle n’entame sa production en fer et acier, en 2013, a été, l’année dernière, le premier exportateur algérien hors hydrocarbures. Au mois de mai dernier, le président Abdelmadjid Tebboune s’était rendu en Turquie à l’invitation de son homologue, qui, faut-il le rappeler, s’était déplacé à Alger, en janvier 2020, soit quelques semaines seulement après l’élection présidentielle du 12 décembre 2019.
Tout cela pour dire que le partenariat entre les deux pays tend à s’accroître. Ce qui éventuellement place l’Italie, la Turquie et autres, dans une posture de «concurrents» pour la France, en matière de partenariat avec l’Algérie.
D’autant plus que les domaines de coopération avec ces pays sont de plus en plus diversifiés, même si la France reste un partenaire important, étant en 2020 le deuxième fournisseur de l’Algérie, derrière la Chine, et deuxième client derrière l’Italie. C’est donc dans l’objectif d’asseoir cette position et de la renforcer que s’inscrit cette visite d’Emmanuel Macron.