Cette banque servira, selon Finabi, à «accompagner le financement stratégique de la sphère économique réelle dans l’industrie, l’agriculture et le tourisme» en justifiant que «l’Algérie a besoin» de l’apport du groupe pour s’affranchir de la dépendance aux hydrocarbures.
En étudiant le rapport annuel du Groupe Sonatrach de l’année 2022, le cabinet spécialisé dans l’analyse financière, Finabi Conseil, a axé son intérêt sur la trésorerie du groupe et ses dépôts bancaires.
Finabi est arrivé à la conclusion que le groupe pétrolier devrait créer une banque d’investissement afin d’aider l’Algérie à se défaire de sa dépendance aux hydrocarbures, en participant au financement de projets dans divers secteurs stratégiques. Les analystes de Finabi ont remarqué que les dépôts à vue de Sonatrach représentent 31% de la totalité des dépôts à vue du secteur bancaire algérien.
La trésorerie immédiate logée dans les comptes courants est d’une valeur de 1921 milliards de dinars, alors que les dépôts à vue globaux du secteur bancaire au 31 décembre 2022 sont de l’ordre de 6216,7 mds de dinars. «Le poids de Sonatrach dans les ressources à court terme du secteur bancaire est de 31%.
Par contre, le poids des dépôts à terme du groupe est moins dominant avec seulement 12% du total des ressources à long terme», indique dans sa note le cabinet Finabi. Soit 929,63 mds de dinars sur un total de ressources à terme de 7585 mds de dinars.
Faisant le calcul du poids de la compagnie des hydrocarbures dans les ressources globales du secteur bancaire, la même note fait état d’un taux de 21% à la fin l’année 2022 alors que le reste de l’économie représente 79% des ressources bancaires. Soit 2851 mds de dinars sur un total de 14 305 mds de dinars.
En s’interrogeant sur la façon dont le secteur bancaire utilise cette trésorerie, la même analyse constate une défaillance dans l’affectation des ressources.
«Sur les 12 570 mds de dinars récoltés, 47% ont été employés sous forme de bons de trésor, 34% pour subventionner le secteur public économique (en dehors du secteur énergétique) qui ne contribue qu’à hauteur de 0,74% de la valeur ajoutée nationale», explique la même analyse en constatant que le reste des ressources bancaires publiques est employé pour financer le secteur privé et les ménages.
Sur la base de ces constatations, le cabinet conseil suggère à Sonatrach de créer une banque d’investissement en profitant des dispositions de la nouvelle loi sur la monnaie et le crédit.
Cette banque servira, selon Finabi, à «accompagner le financement stratégique de la sphère économique réelle dans l’industrie, l’agriculture et le tourisme» en justifiant que «l’Algérie a besoin» de l’apport du groupe pour s’affranchir de la dépendance aux hydrocarbures. «Donnez-nous la canne à pêche, nous apprendrons à pêcher…», souligne l’analyse de Finabi.
Pour rappel, Sonatrach, première entreprise nationale, représente la principale source de revenus de l’économie algérienne. L’Algérie demeure fortement dépendante des hydrocarbures, alors que son potentiel économique très riche offre d’innombrables possibilités pour diversifier ses sources de revenus.