A la vente de stupéfiants, de psychotropes et les agressions, s’ajoutent le tapage nocturne, l’atteinte à l’ordre public et la crainte d’une éventuelle émergence du phénomène des bandes de quartiers, qui sévit dans les grandes villes du pays, si rien n’est fait.
D’où l’installation d’une commission ad hoc la semaine dernière à Bordj Bou Arréridj, pour parer à une éventuelle montée de ce fléau. La commission est constituée des représentants des services de la sureté, de la gendarmerie, de la société civile, des associations, des psychologues, des sociologues.
Son rôle consiste à mettre en œuvre un plan d’action au niveau local, suivant une stratégie nationale de lutte contre les différentes formes de délinquance qui rongent la société, à travers la surveillance et l’anticipation des activités des malfaiteurs et donner l’alerte au moindre indice révélateur d’un trouble à l’ordre. En outre, une campagne de sensibilisation est activée ciblant les jeunes à l’instar de celle organisée dernièrement au salon du livre et des articles scolaires au centre culturel Aicha Haddad, et un peu partout en vue d’endiguer toutes formes de maux.
La commission inclut aussi une autre lutte, et pas des moindres, celle contre les chauffards et les rodéos urbains, exécutés à bord de deux roues, sans échappement pour provoquer un maximum de décibels et au beau milieu de la nuit, à la limite de réveiller les morts, et tant pis pour le calme des riverains. La violence qui caractérise la société est telle que les délinquants en arrivent, parfois, aux armes pour en découdre en commettant l’irréparable.
La dernière victime dans ce registre remonte à la semaine dernière où «un malentendu entre deux individus a viré au drame à la cité 217 logements. La victime était un jeune de 25 ans. Le présumé coupable du meurtre et les trois présents sur la scène du crime ont été traduits en justice», indique le responsable de la cellule de communication de la sûreté de la wilaya de Bordj Bou Arréridj. «Toujours la semaine écoulée, nous avons arrêté trois voleurs, un homme et deux femmes, qui venaient de délester une bijouterie à la cité Faubourg. Le butin a été restitué et les malfaiteurs présentés devant le tribunal», a-t-il ajouté.
Ce sont, in fine, ces petits chapardeurs et cambrioleurs qui peuvent former une bande de quartiers et opérer à grande échelle. «Non, on n’en est pas encore là. Cela dit, les bandes de quartiers existent dans les grandes villes.
À notre niveau nous tentons d’anticiper les mauvaises actions que les malintentionnés comptent mettre à exécution, en occupant le terrain, parfois, en combinaison avec les services de la gendarmerie, dans différentes localités. Il n’y a pas pire que les hordes terroristes, et pourtant le terrorisme s’est voué vaincu durant les années 1990 à Bordj Bou Arréridj, et ce, grâce à l’implication de toutes les forces vives de la wilaya qui ont tenu tête aux extrémistes», conclut notre interlocuteur.
En somme, si certains expliquent l’ampleur de la violence par le laxisme des pouvoirs publics envers les délinquants qui n’hésitent pas à récidiver, puisqu’ils savent qu’ils seront graciés au prochain Aid ou fête nationale, d’autres jettent l’opprobre sur la cellule familiale qu’ils jugent démissionnaire en n’accomplissant pas le rôle qui lui incombe.