Le ministre du travail s’exprime sur l’allocation chômage : «Il y a une vérification et un examen minutieux des dossiers des bénéficiaires»

06/04/2025 mis à jour: 09:30
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Quel est le taux de  chômage officiel  en Algérie pour l’année 2024 ? Comment a-t-il évolué  au cours des années précédentes ? Quel a été l’impact de l’allocation chômage sur la réduction du chômage et la stabilité sociale ? Ces interrogations du député Abdelouahab Yagoubi ont été adressées au ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Fayçal Bentaleb. 

Le parlementaire a également demandé des précisions sur les mesures prises par le département du Travail pour lutter contre les «abus» liés à cette allocation, en particulier  dans les cas où  des individus en bénéficient tout en exerçant des activités non déclarées, c’est-à-dire ceux qui versent dans l’informel. 

Dans ses réponses, rapportées par le député sur sa page Facebook, M. Bentaleb a rappelé le mécanisme de  calcul  du taux de chômage selon le Bureau international du travail (BIT), mais n’a pas donné le taux exact de chômeurs. L’évaluation du taux de chômage et de l’emploi, explique le ministre, se fait selon les concepts et définitions fixés par les recommandations du BIT en matière de statistiques sur la population active, le chômage et le sous-emploi, adoptées lors de la Conférence internationale des statisticiens du travail d’octobre 1982. D’après les normes du BIT, un chômeur, poursuit le représentant du gouvernement, est une personne âgée de 15 ans ou  plus  et doit être sans emploi durant la semaine de référence, disponible pour travailler dans un délai de deux semaines, et à la recherche d’un emploi au cours des quatre dernières semaines ou avoir trouvé un emploi commençant dans un délai de trois mois.

Campagne de sensibilisation

Concernant l’allocation chômage, le ministre a donné le nombre de bénéficiaires de l’allocation ayant été placés depuis son lancement et ceux envoyés en formation et qui ont pu par la suite décrocher un emploi. Pour lui, l’allocation chômage constitue un programme d’accompagnement des primo-demandeurs d’emploi, visant à les soutenir et à les inciter à rechercher activement un travail. 

Pour garantir l’efficacité de ce  programme et préserver cet acquis social, le ministre révèle  que l’Agence nationale de l’emploi (ANEM) effectue un croisement des données des bénéficiaires avec divers organismes, notamment l’état civil, les Caisses de sécurité sociale des salariés et non-salariés ainsi que la Caisse nationale de retraite (CNR). Aussi pour informer les bénéficiaires des règles et obligations liées au programme, des campagnes de sensibilisation, précise-t-il, sont régulièrement menées. 

Le ministre livre, à cet effet, les détails,  notamment les chiffres liés à ce dispositif. Depuis son lancement, 71 423 bénéficiaires ont été placés dans un emploi jusqu’à la fin de l’année 2024. Entre mars 2022 et fin 2024, on relève que 462 073 bénéficiaires ont été orientés vers des formations, dont 173 371 pour les sessions de février et octobre 2024. Parmi eux, 215 397 stagiaires (soit un taux de 1,13% !) ont achevé leur formation et 2451 bénéficiaires ont obtenu un emploi après leur formation. 

Pour assurer une gestion rigoureuse de ce programme, l’ANEM,  assure-t-il, a développé la plateforme numérique «Minha», permettant de vérifier les conditions d’éligibilité et d’informer les bénéficiaires des motifs de suspension ou d’arrêt du versement de l’allocation. «Toute perception indue de l’allocation entraîne un remboursement des montants perçus, conformément aux dispositions du décret exécutif n° 22-70 du 10 février 2022 modifié et complété», a détaillé M. Bentaleb.  

Et de préciser que la suspension de l’allocation ne prive pas le demandeur d’emploi de l’accès aux dispositifs de placement sur le marché du travail, y compris l’orientation vers des offres correspondant à son profil.
 

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