La Caisse nationale des retraites (CNR), qui, dans un passé récent, était qualifiée de «corps malade», retrouve petit à petit, selon le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Fayçal Bentaleb, son équilibre. Toutefois, le ministre a insisté sur l'importance de rechercher des moyens innovants pour gérer les services de sécurité sociale. Cette étape est devenue, explique-t-il, plus que nécessaire.
Présidant, hier à Alger, une réunion des directeurs des agences locales de la Caisse nationale des retraites, M. Bentaleb a expliqué que le déficit budgétaire de la CNR est en net recul. Après plusieurs années au cours desquelles le déficit n'a pas cessé d'augmenter, dépassant le seuil des 700 milliards de dinars, la CNR retrouve aujourd'hui, de l'avis du ministre, une certaine stabilité. Le déficit reste toujours élevé, mais en baisse, par rapport à 2021 et 2022. «Ainsi, il est passé de 645 milliards, à 420 milliards, soit une baisse de 225 milliards de dinars, et cette année nous avons clôturé à 380 milliards de dinars. Nous tenterons de faire mieux pour les prochaines années», a précisé le ministre.
Un déficit qu'assume le Trésor public, afin de prendre en charge les pensions de retraites. D’ailleurs, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, s’est engagé, à ce que les pensions et allocations de retraite soient garanties quelle que soit la situation financière de la CNR. D'ailleurs, mercredi dernier lors du Conseil des ministres, il a exprimé «sa satisfaction» quant «aux indicateurs positifs» enregistrés, favorables au retour progressif, à partir de cette année, de l’équilibre de la CNR.
Le ministre du Travail est revenu, durant sa réunion avec les cadres de la CNR, sur l'importance de la numérisation et le recours à la reconnaissance faciale dans le traitement des dossiers des retraités. Dans le but de leur éviter de se déplacer vers les services de la CNR, un service électronique a été mis en œuvre via l’application mobile «Retraite Dz». Celle-ci permet l’authentification par reconnaissance faciale. «Toutefois, sur les 3 millions de retraités, seulement 800 000 ont adhéré à ce processus. Un pourcentage faible», déplore le ministre, appelant les concernés à suivre ce procédé car cette application leur permet de comprendre le processus de retraite et le suivi de leur pension.
«Unification des revenus»
Toujours dans le domaine du développement de l’environnement numérique national, le ministre a expliqué que son département a mis en service 102 espaces électroniques liés au traitement du travail, de l’emploi et de la sécurité sociale, ajoutant que la caisse a pris l’initiative de lancer 12 plates-formes numériques. Bentaleb n'a pas manqué d'évoquer le phénomène de la bureaucratie et les efforts consentis dans ce sens pour lutter contre ce fléau. Lors de cette manifestation, le ministre a réitéré la volonté de l’État de prendre en charge, de façon optimale, les retraités et les ayants-droit, «en reconnaissance de leurs grandes contributions» à l’édification des institutions et au développement de l’économie nationale.
A cet égard, il a salué les dernières mesures législatives encadrant le processus de retraite qui se reflètent dans les cotisations annuelles approuvées par le président de la République. Et de rappeler les dernières augmentations du seuil minimum de la pension de retraite à 15 000 DA pour ceux qui percevaient une pension inférieure à 10 000 DA et à 20 000 DA pour ceux qui percevaient une pension de 15 000 DA.
Une hausse dont ont bénéficié environ 3,8 millions de retraités. Pour ce faire, le Trésor public ainsi que les organismes de sécurité sociale ont alloué une enveloppe financière de 600 milliards de dinars au cours de la période 2020-2023.
L'augmentation des salaires ordonnée par le chef de l’Etat n'aggrave nullement le déficit financière de la caisse. Bien au contraire, elle contribuera de manière significative à sa stabilité, réplique en substance le ministre. Il affirme que le système d'équilibre financier de la caisse est lié «à l'unification des revenus»,«à la répartition» et «à la solidarité», soulignant que l'évolution vers une économie bâtie sur des bases saines et objectives est le moyen le plus efficace de relancer l'investissement dans le pays.