Le ministre de l’Industrie l’a affirmé hier à l’APN : Plan de relance des EPE et des entreprises à l’arrêt

15/11/2023 mis à jour: 07:19
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Ali Aoun, ministre de l'Industrie

L’avenir du secteur public économique reste une des préoccupations majeures de l’heure. Faut-il le maintenir sous perfusion, en y injectant des sommes colossales de l’argent public afin de sauver les emplois ou lui chercher des solutions, c’est-à-dire des repreneurs pour certaines entreprises, avec tout ce que cela implique sur le plan social ? 

La question est, certes, dilemmatique et c’est pour cela que presque toutes les tentatives de transformer ce secteur névralgique, jadis qualifié de fleuron industriel de l’Algérie, ont tourné court. Les opérations de restructuration qui ont été effectuées par le passé ont englouti des milliards de dinars. Ainsi la problématique se pose encore aujourd’hui à l’Exécutif actuel. Après de multiples tergiversations, le gouvernement semble enfin décidé à s’attaquer de front à ce problème. 

C’est du moins le sens retenu des propos tenus par le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, devant la commission des affaires économiques, du développement, de l’industrie, du commerce et de la planification à l’APN.  Selon l’APS, Aoun a présenté un exposé sur la réalité du secteur et ses plans pour l’avenir. 

Le ministre a eu ainsi à évoquer les problèmes et les retards cumulés par le secteur des entreprises publiques économiques depuis des années, affirmant, selon la même source, que «l’année 2024 sera l’année de la renaissance de ce secteur, à travers un programme ambitieux qui adopte une nouvelle stratégie basée sur l’amélioration de la performance, la bonne gestion des entreprises économiques publiques et la levée des obstacles qui les entravent». 

Il rappellera, à l’occasion, que le secteur industriel public est constitué de 11 groupes et holdings, 182 entreprises, et une entreprise spécialisée dans l’analyse et la prospective, ainsi qu’une université industrielle. 

Concernant les indicateurs économiques du secteur jusqu’à août 2023, le ministre a indiqué qu’ils font état de «la poursuite de la reprise des holdings et des groupes industriels, contre la fragilité de certains groupes et sociétés et une faiblesse à répondre aux exigences du marché et à se mettre au diapason de la compétitivité». 

Abordant la stratégie de développement du secteur public, Aoun a précisé que cette stratégie repose sur trois principaux axes, à savoir la réorganisation du secteur public marchand et industriel, la gouvernance des entreprises publiques économiques (EPE), la levée des obstacles sur les EPE à l’arrêt et dont le nombre s’élève à 31 entreprises, et la relance des EPE et des unités à l’arrêt et dont le nombre est de 51 entreprises. 

En fin connaisseur du secteur de l’industrie pharmaceutique, Aoun a fait savoir que l’industrie locale des produits pharmaceutiques couvre environ 68% des besoins, selon les statistiques à fin 2022, et devra atteindre un taux de 70% fin 2023. Selon lui, 3327 médicaments sont produits localement sur un total de 4544 médicaments enregistrés sur la nomenclature nationale des médicaments. 

Pour sa part, le président de la Commission de l’APN a, selon l’APS, affirmé l’importance que revêt le secteur de l’industrie et de la production pharmaceutique ainsi que sa grande contribution à la relance de l’économie nationale. 

Les membres de la commission  ont, en outre, évoqué «la régulation de l’importation pour freiner la concurrence déloyale avec le produit local, la relance de certaines industries prometteuses, l’assainissement des dettes des entreprises économiques, la création des micro-zones d’activité au niveau des communes, le sort des minoteries privées et la fourniture des médicaments en pénurie ou très demandés».
 

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