Les réseaux sociaux peuvent avoir des «effets extrêmement nocifs» sur la santé mentale des enfants et des adolescents, alerte le médecin-chef des Etats-Unis, appelant les géants de la tech à agir, dans un rapport publié mardi. «Nous traversons une crise nationale de la santé mentale des jeunes, et je crains que les réseaux sociaux ne soient un moteur important de cette crise - ce à quoi nous devons répondre de toute urgence», prévient Vivek Murthy dans un communiqué accompagnant ce document.
D’autres recherches sont nécessaires pour «mieux comprendre les effets des réseaux sociaux» sur les jeunes, mais «de nombreux éléments» prouvent qu’ils peuvent avoir des conséquences négatives, indique-t-il dans un rapport de 19 pages. Des études ont par exemple établi un lien entre l’utilisation des réseaux sociaux et l’apparition de symptômes dépressifs.
En poussant les adolescents à se comparer, ces plate-formes peuvent fragiliser leur estime de soi, selon Vivek Murthy. Les jeunes filles pourraient être encore plus vulnérables. L’usage de ces plate-formes les expose davantage que les garçons au cyber-harcèlement ou même au développement de troubles de l’alimentation, d’après une recherche citée par Vivek Murthy.
Tous les jeunes peuvent aussi être exposés à des contenus «dangereux», montrant par exemple des actes violents ou sexuels, insiste le médecin-chef. Les entreprises de la tech devraient appliquer un «âge minimum» pour les enfants souhaitant rejoindre leurs réseaux sociaux, et créer des paramètres par défaut protégeant mieux leur vie privée, affirme-t-il. Jusqu’à 95% des jeunes Américains de 13 à 17 ans disent utiliser un réseau social, dont un tiers s’en servent «quasiment constamment», selon le Pew Research Center.
Les réseaux sociaux, et particulièrement leurs effets sur les plus jeunes, sont source d’inquiétude aux Etats-Unis. Le Montana a promulgué la semaine dernière une loi pour bannir l’application TikTok l’année prochaine, devenant le premier Etat américain à prendre une telle initiative. Outre la question des données et de la désinformation, les élus locaux reprochaient à la plate-forme ses effets néfastes sur la santé mentale des plus jeunes.
Même si des représentants démocrates avaient rétorqué que ces risques concernaient aussi les autres réseaux sociaux. En mars, l’Utah s’est doté d’une loi exigeant des réseaux sociaux qu’ils obtiennent un accord parental avant d’accorder aux mineurs l’accès à leurs plate-formes.