La compagnie pétrolière Sonatrach et Sider El Hadjar ont signé, récemment à Alger, un très important contrat de fourniture de 1000 kilomètres de pipelines destinés aux raccordements de ses puits.
A l'arrêt depuis le 17 septembre dernier, le haut-fourneau (HF) n°2 du complexe sidérurgique Sider El Hadjar (Annaba) va redémarrer aujourd’hui, au grand bonheur de plus de 6000 sidérurgistes. Après la mise en flammes des cowpers, le HF n°2 entrera progressivement en production de la fonte liquide. Ayant concerné presque la totalité des unités, en amont et en aval, cette reprise de production sera désormais effective.
Elle a été programmée à la faveur d’une importante reconstitution du stock de coke, le combustible utilisé pour chauffer le HF n°2 de l’usine, dont l’absence a paralysé le complexe. «Après la rupture de stock de coke qui a mis le HF n°2 en veilleuse pendant trois mois, nos commandes arrivent successivement. Déchargées immédiatement, des milliers de tonnes coke sont stockées à Sider El Hadjar dont la mise à feu a permis le redémarrage du HF n°2 et des autres unités qui dépendent de la fonte liquide.
Actuellement, nous disposons d’une autonomie d’énergie (coke) d’au moins trois mois», rassure Karim Boulaioun, le nouveau PDG de Sider El Hadjar, qui relève, par ailleurs, que «le coke à lui seul nécessite au moins 200 000 millions de dollars/an, soit 52% des charges de Sider El Hadjar. D’où l’inéluctable conversion vers le process de la réduction directe (DRI), qui fonctionne avec le gaz dont l’Algérie est exportatrice». Ainsi, le complexe d’El Hadjar entamera la nouvelle année 2024 de plain-pied.
Outre le début de la production, Sider El Hadjar confirme sa pérennité, sous la houlette du PDG du groupe Imetal, Djamel Babouri, en diversifiant ses produits. L’ingénieuse idée du ministre de l’industrie, Ali Aoun, portant sur la production du rail par Sider El Hadjar sera concrétisée cette année, avec l’arrivée d’un lot d’équipements sidérurgiques neufs, dont un laminoir de dernière génération, récupéré depuis l’usine de l’ex-groupe ETRHB Haddad de Berrahal (Annaba).
Rail et charpente métallique
«Nous allons produire non seulement du rail, mais également de la charpente métallique. Deux produits stratégiques qui, actuellement, sont importés totalement de l’étranger, notamment le rail qui entre dans le cadre des orientations du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, ayant ordonné le maillage du pays à travers un énorme projet de réalisation de 6000 km de lignes ferroviaires», annonce M. Boulaioun, le PDG de Sider El Hadjar.
Ce nouveau souffle est insufflé par le nouveau staff, sélectionné personnellement par le ministre de l’Industrie. Il est composé de trois PDG, celui d’Imetal, du groupe Sider et enfin de Sider El Hadjar. Accompagnés financièrement par la banque BEA qui a accordé à l’usine, il y a quelques jours, un crédit de 5,6 milliards de dinars (41,64 millions de dollars), ils promettent une nouvelle ère pour le complexe, sans déception aucune, d’autant plus que le dossier du plan d’investissement (PLD) de Sider El Hadjar sera déposé au début de la nouvelle année 2024.
«Avec une nouvelle ligne à l’unité de la tuberie sans soudure (TSS) qui portera sa production de 30 000 tonnes/an à 350 000 tonnes/an, une ligne de production de rail et de charpente métallique, la reprise de la production des bobines galvanisées de l’unité RPR… Sider El Hadjar pourra facilement concurrencer AQS et Tosyali», projette le groupe Sider.
Faut-il souligner que Sider El Hadjar dispose actuellement de plusieurs importants atouts ? La compagnie pétrolière Sonatrach et Sider El Hadjar ont signé récemment, à Alger, un très important contrat de fourniture de 1000 kilomètres de pipelines destinés aux raccordements de ses puits.
Ce contrat, dont le montant est estimé à 21,7 milliards dinars (158,5 millions de dollars), représente un plan de charge pour l’unité de production de tuberie sans soudure de Sider El Hadjar de plusieurs années. La livraison est prévue à partir de 2024. Mieux, après une disqualification qui a duré plus de 13 ans, TSS/Sider El Hadjar est officiellement pré-qualifié par Sonatrach pour la production de tubes casing et est sur la «short list» pour la participation aux appels d’offres pour les cinq prochaines années. Le besoin est estimé à 1 000 000 tonnes d’acier.
Le carnet de commandes de l’entreprise est aussi bien fourni, que ce soit en matière de rond à béton que de bobines. A ces avantages, il faut inclure un imminent financement par l’Etat d’un plan de développement de l’outil de travail. Des garanties qui ont convaincu la BEA à l’effet d’accompagner le complexe d’El Hadjar à travers des crédits financiers d’exploitation. C’est dire que la nouvelle année 2024 est celle de tous les espoirs pour le complexe sidérurgique d’El Hadjar.