Le général Khaled Nezzar a été inhumé hier au cimetière El Alia en présence des hauts responsables politiques et militaires : Vibrant hommage à un patriote

31/12/2023 mis à jour: 04:19
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Le général-major à la retraite et ancien ministre de la Défense nationale, Khaled Nezzar, a été inhumé, hier après-midi au cimetière El Alia, à Alger. 

Décédé vendredi dernier à l’âge de 86 ans des suites d’une longue maladie, l’homme, considéré comme l’une des personnalités ayant marqué la scène algérienne durant les années 1990, a eu droit à une cérémonie digne de son rang. Ses obsèques se sont déroulées, en effet, en présence des hautes autorités civiles et militaires, dont le chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), Saïd Chanegriha, le Premier ministre, Nadir Larbaoui, des membres du gouvernement, des personnalités nationales et historiques, ainsi qu’une foule nombreuse de citoyens. 

L’enterrement a été aussi marqué par la présence de l’ancien patron du DRS, le général à la retraite, Mohamed Mediene, dit Toufik, et le général à la retraite, Mohamed Touati. 

Né le 25 décembre 1937 à Seriana, dans la wilaya de Batna, Khaled Nezzar a eu un riche parcours. Sous-officier de l’armée française jusqu’en 1958, il rejoint les rangs de l’Armée de libération nationale (ALN). A l’indépendance, il a choisi de poursuivre sa carrière militaire dans les rangs de l’ANP, dont il devient chef d’état-major, le 16 novembre 1988. Il est ainsi acteur et témoin des épisodes les plus douloureux de l’histoire de l’Algérie indépendante : événements d’Octobre 1988, arrêt du processus électoral de 1992 et début de la décennie noire. Son rôle dans la gestion de cette période lui a valu, à la fois, des hommages et des critiques.  
 

(Khaled Nezzar a été inhumé hier en présence de membres de sa famille et de hauts responsables politiques et militaires)

 

 

«Il tenait à faire face à ses juges»   

Durant les dernières décennies, l’homme, qui dit assumer entièrement ses responsabilités lorsqu’il était en service, a passé la plupart de son temps à répondre à ses détracteurs et à défendre sa réputation. «Le général Khaled Nezzar était profondément attaché à son pays et au peuple algérien. Il estimait avoir agi au plus près de sa conscience et de son devoir en assumant le rôle historique qui a été le sien, ce qui lui a valu l’admiration indéfectible de nombre de ses compatriotes comme la haine acharnée de ceux qu’il avait combattus», soulignent ses avocates, Magali Buser et Caroline Schumacher, dans un communiqué rendu public hier. Les deux spécialistes du droit pénal s’apprêtaient à défendre le général devant le tribunal suisse où il est poursuivi par l’ONG, Trial. 

«C’est avec une profonde tristesse que nous apprenons le décès du général Khaled Nezzar. Nous avons assisté le Général Khaled Nezzar pendant plus d’une décennie qu’aura duré la procédure initiée contre lui par les autorités suisses. Au fil des années, nous avons noué avec lui des rapports faits d’estime et d’affection», écrivent-elles. 

Les deux avocates affirment qu’elles ont appris «que le procès de Khaled Nezzar aurait dû se tenir de fin juin à mi-juillet 2024 devant le Tribunal pénal fédéral de Bellinzone». «En vue de cette échéance, nous préparions activement sa défense. Quoi que très atteint dans sa santé depuis plusieurs années, le Général Khaled Nezzar tenait à faire face à ses juges et à ceux qui l’accusaient de crimes qu’il a toujours fermement contestés. Avec la force de caractère qui ne l’a jamais quitté, notre mandant était prêt à défendre son honneur d’homme et de soldat», précisent-elles. 

Et d’ajouter : «La maladie, qu’il combattait avec le même courage, ne lui en aura pas laissé le temps. Nous regrettons de n’avoir pas pu être à ses côtés dans son combat judiciaire jusqu’à la démonstration de son innocence.» 

Pour ces deux avocates, lit-on dans le communiqué, «la mort du général, au terme d’une vie de combats et de courage, laisse à présent la place au verdict qu’il appelait de ses vœux: celui de l’histoire». 

 

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