Plusieurs bureaux de wilaya ont appelé ouvertement «au départ de Abdelaziz Belaid afin de consacrer le principe d’alternance (au pouvoir) et de préserver le parti». Les meneurs de la fronde ont reproché à l’actuel président de «vouloir se pérenniser» à la tête du parti…
Le président du Front El Moustakbal, Abdelaziz Belaïd, ne briguera pas un nouveau mandat à la tête du parti, sous la pression d’un récent mouvement de contestation interne. L’ex-candidat à la présidentielle en 2019 a officiellement annoncé, avant-hier, qu’il ne se présentera pas pour un nouveau mandat à la tête du parti qui tiendra son 3e congrès du 11 au 13 janvier.
Dans une déclaration à la presse, à l’issue de la réunion du bureau national du parti, Belaïd a fait savoir que la décision de ne pas briguer un nouveau mandat à la tête du Front El Moustakbal était «une décision personnelle qui vise en premier lieu à préserver la cohésion du parti et la continuité de son militantisme».
Il n’a pas mentionné la contestation qui secoue son parti l’ayant contraint de renoncer à un nouveau mandat. Le parti «continuera d’œuvrer pour la réalisation des principes et objectifs référentiels, consistant en la contribution à l’enrichissement de la scène politique et à l’édification d’une Algérie forte dans divers domaines», a-t-il ajouté.
Fronde
A cette occasion, Belaïd a incité les militants de sa formation «à travailler et à s’unir pour renforcer la place du parti qui a fait du principe de démocratie le mode de gestion de ses affaires internes, loin de toute forme d’exclusion». Il a assuré qu’il «continuera à honorer ses engagements jusqu’à la remise du flambeau à la nouvelle direction qui sera issue de ce rendez-vous important dans l’histoire du Front El Moustakbal».
Abdelaziz Belaïd était confronté, récemment, à un mouvement de redressement qui n’a pas cessé de prendre de l’ampleur. Plusieurs bureaux de wilaya ont appelé ouvertement «au départ de Abdelaziz Belaid afin de consacrer le principe d’alternance (au pouvoir) et de préserver le parti».
Les meneurs de la fronde ont reproché à Abdelaziz Belaid de «vouloir se pérenniser» à la tête du parti, tout en déplorant «le mauvais chemin emprunté par la direction nationale». Réagissait à cette contestation, la direction du parti a publié un communiqué accompagné d’une liste de 43 députés et sénateurs qui réaffirmaient «leur soutien total et inconditionnel à la direction et au président Abdelaziz Belaid».
Après avoir été cadre du Front de libération nationale (FLN) et député pendant dix ans, Abdelaziz Belaïd fait scission pour fonder son parti, le Front El Moustakbal. Il se présente à l’élection présidentielle de 2014 où il obtient 3,06% des voix et se classe troisième, puis à celle de 2019, se classant dernier avec 6,6%.
Aux élections législatives de 2012, son parti obtient deux sièges, avec 1,9% des voix (8), puis 809 sièges aux municipales de la même année. En 2014, il bénéficie également d’un siège au Conseil de la nation.