Le front éditorial, une «tribune» pour dénoncer les tortures coloniales en Algérie

17/11/2024 mis à jour: 00:51
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Hacene Arab (journaliste) et Nils Andersson en marge du SILA (photo : H. Lyès)

Le front éditorial a joué un rôle crucial dans la révélation des tortures coloniales durant la guerre de Libération et la dénonciation de la colonisation, a affirmé vendredi à Alger l’éditeur suisse et militant anticolonialiste, Nils Andersson. 

S’exprimant lors d’une rencontre, en marge du 27e Salon international du livre d’Alger (Sila), cet éditeur qui a publié en Suisse des textes engagés pour la cause algérienne a souligné que l’édition était «un choix» conçu et pensé par les dirigeants du Front de libération nationale (FLN). Ces livres, témoignages et brochures, écrits par des intellectuels militants anticolonialistes, «rendaient compte des tortures subies par les Algériens» durant l’occupation française et dénonçaient la colonisation.Le front éditorial, a-t-il poursuivi, qui n’a pas pu exister en Algérie à cause de la répression et la censure, était un «instrument» pour faire connaître la cause algérienne à l’étranger à travers le livre qui, même saisi, peut circuler «clandestinement». 

«Les livres, à l’inverse de la presse écrite et la radio - étroitement contrôlées par les autorités coloniales -, avaient l’avantage de contourner la censure», a expliqué cet éditeur qui publie en 1958 «La question» d’Henri Alleg (interdit en France) qui dénonce la torture que l’auteur a subie par des militaires français. L’invité du SILA a également évoqué l’impact de la guerre d’Algérie sur les autres peuples colonisés, considérant que cette lutte de libération contre l’occupation française est «la plus importante du XXe siècle». Militant anticolonialiste convaincu, Nils Andersson a été décoré en 2013 de la médaille «Achir» du mérite national en reconnaissance pour son soutien à la Révolution algérienne à travers l’édition et l’écriture.
 

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