Le 7e art algérien vient de briller grâce à un nouveau long métrage qui a réussi un véritable succès. Projeté en avant-première, la semaine dernière à l’Opéra d’Alger, le film Larbi Ben M'hidi est un des plus grands succès du cinéma algérien qui a réussi à attirer une foule impressionnante avide de connaître son histoire.
Cette reconnaissance est de bon augure car en adaptant au cinéma la biographie d’un héros du combat libérateur, le talentueux producteur et réalisateur algérien, Bachir Derrais, a apporté intrinsèquement une grande valeur à ce long métrage qui a eu un succès retentissant !
Ce film historique, qui mérite objectivement le qualificatif de chef-d’œuvre, retrace la vie d'un des héros unificateurs de la Résistance armée pour la décolonisation de l'Algérie. Ce film qui fera date est absolument à saluer. Ce long métrage, qui ressuscite un héros de chair et de sang, a été fait avec un grand professionnalisme de tous ceux qui ont contribué à le mettre sur le grand écran.
Le réalisateur et producteur Bachir Derrais et tous les acteurs, dont Khaled Benaissa, fils du célèbre dramaturge Slimane Benaïssa, qui a campé le rôle principal, ont eu droit à une longue ovation du public de l’Opéra d’Alger. Tous les acteurs de ce film ont brillé par leurs talents respectifs, en suscitant énormément d’enthousiasme auprès de la jeunesse avide de connaître le passé révolutionnaire de l’Algérie.
La réalisation est parfaitement réussie. Le scénario, brillamment résumé par Mourad Bourboune, est mis en valeur par une virtuosité esthétique. Cette biographie fait non seulement revivre un défunt héros national, mais elle a restitué le climat haletant d'une des périodes les plus héroïques de l'histoire contemporaine algérienne. Cette œuvre cinématographique retrace les faits qui ont façonné le destin d’un grand résistant, dont la vie fut tragiquement écourtée à 34 ans.
Une vie magnifiée par la passion et l’amour de la patrie, mais aussi par le devoir de résistance face à la colonisation. Né en 1923 à Aïn M'lila, Larbi Ben M'hidi était un chef historique de la résistance algérienne. Arrêté après les massacres du 8 Mai 1945, il reprend la résistance à sa sortie de prison pour rejoindre clandestinement le PPA, puis le MTLD et devient un des dirigeants de l'Organisation spéciale (OS). Il a été de nouveau condamné à dix ans de prison pour «menées subversives» par la France coloniale.
En 1954, Larbi Ben M'hidi était l'un des neuf fondateurs du Comité révolutionnaire d'unité et d'action (CRUA) ancêtre du FLN qui a déclenché, le 1er Novembre 1954, la lutte armée pour l'indépendance algérienne.
Durant la guerre, il dirige les moudjahidine de l'Oranie à partir de 1956, avant de devenir membre du Conseil national de la révolution algérienne (CNRA).
A côté d’Abane Ramdane, il fut l’un des architectes-clés du congrès de la Soummam du FLN dont il a présidé les travaux qui ont rassemblé dans la clandestinité, en août 1956 au village Ifri (Béjaïa), les principaux dirigeants de la Révolution pendant la guerre d'Algérie. Nommé à la tête de la zone autonome d'Alger, il a participé à l'organisation de la résistance armée dans la capitale.
Arrêté en février 1957, il a été assassiné par l'armée coloniale française durant la bataille d’Alger dans la nuit du 3 au 4 mars 1957. Larbi Ben M'hidi est le synonyme et l’emblème de la Résistance, du courage et du sacrifice. Figure phare de la Résistance algérienne lors de la guerre de Libération nationale, il a fait preuve d'un courage et d'une détermination sans égal.