Le stress hydrique a largement pris une seconde dimension ces dernières années. Il n’est plus seulement
lié à la baisse des ressources en eau et la rupture d’approvisionnement, il recouvre également de nouvelles craintes sur la survenue de phénomènes météorologiques entraînant des inondations dans les zones habitées.
Les événements enregistrés récemment au niveau national et d’une façon plus dramatique dans le monde, notamment sur la rive nord de la Méditerranée, suscitent des appréhensions sur le cours des événements et la capacité des dirigeants et des responsables à relever les nouveaux défis posés par la question de l’eau. La gestion de ce dossier à double registre commandera plus de temps et d’énergie aux autorités en charge du secteur ainsi que les collectivités locales, englobant les assemblées élues.
La désormais bien nommée sécurité hydrique est une préoccupation de chaque citoyen qui, en cette saison pré hivernale, peut être soumis à un manque d’eau dans son foyer, mais aussi au spectre des torrents de pluie en cas de précipitations exceptionnelles et non annoncées.
Même dans les pays les plus développés, le dispositif d’alerte et d’information en direction des habitants n’est toujours pas mis au point avec une efficience optimale, alors que, de l’avis des spécialistes, les événements météorologiques extrêmes peuvent être prévus et les dégâts évités ou limités dans les zones vulnérables.
La vulgarisation et la communication au sujet des perturbations et de l’évolution de l’environnement, en
relation directe avec le milieu de vie des individus, constituent la démarche la plus urgente et la plus cruciale, avant les grands débats annoncés sur la question du climat pour l’heure insoluble, consistant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à opérer une transition résolue vers les
énergies renouvelables.
A l’échelle des villes et autres zones d’habitations éparses, les tâches sont élémentaires et les techniciens
ainsi que les organismes spécialisés maîtrisent la conduite des opérations en lien avec la prévention des inondations.
Le ministère de l’Intérieur a en outre instruit l’administration locale, dès le mois de septembre, à l’effet de prendre les mesures proactives et d’engager les travaux de nettoyage en perspective de la saison des pluies.
L’impact du changement climatique étant plus aigu, avec des conséquences sous toutes les latitudes, les directives centrales devraient être suivies avec rigueur à tous les niveaux de responsabilité.
Des reportages réalisés ces derniers jours dans des localités du centre du pays, au lendemain des inondations, ont révélé que des chantiers entamés il y a un an et demi n’ont pas été achevés, et les terres dégagées par les engins se sont retrouvées à l’intérieur des maisons du fait du débordement des eaux pluviales. L’inertie est particulièrement inopportune s’agissant de projets basiques devenus vitaux.
En cas de négligence, la sanction implacable est assenée par la nature, quand l’urbanisation anarchique
empiète sur les cours d’eau et obstrue des canalisations antérieurement aménagées.
Un même investissement soutenu doit être engagé pour la réalisation des programmes de rénovation des réseaux d’AEP, de distribution et d’adduction à partir des ouvrages en cours de construction.
La livraison des nouveaux barrages hydrauliques est ainsi vivement attendue afin de mettre en service des infrastructures à même d’emmagasiner les volumes d’eau produits par les épisodes diluviens marquant, avec ceux caniculaires, le réchauffement climatique.
En menant de pair ces chantiers qui ne peuvent souffrir aucun atermoiement, la sécurité hydrique sera perçue et vécue par les citoyens.
Par Djaffar Tamani