Le dialogue peut-il être relancé ?

23/10/2024 mis à jour: 23:09
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La vie politique est retombée dans la léthargie une fois définitivement clos l’épisode de la présidentielle du 7 septembre 2024. Une des raisons est l’annonce par le président Tebboune que «le dialogue politique national»  prévu juste après son élection ne pourra avoir lieu que dans une année. 

Depuis donc presque deux mois, aucune activité partisane n’a été  enregistrée, y compris au sein de la coalition qui s’était formée pour soutenir sa candidature à la présidentielle. Ses deux concurrents, Aouchiche du FFS et Hassani du HMS, ne sont plus réapparus sur la scène politique depuis le scrutin. Ils avaient pourtant mis en avant des programmes qu’ils jugèrent assez ambitieux. Aujourd’hui, seuls quelques élus commencent à se faire entendre au Parlement à la faveur de discussions sur les projets de loi déposés par le gouvernement. 

Probablement qu’il y aura une certaine effervescence au moment de l’étude du projet de loi de finances 2025, plus particulièrement sur les dispositions touchant au train de vie de l’Etat et les affectations budgétaires concernant le pouvoir d’achat du citoyen sérieusement malmené actuellement. 

Tout naturellement, l’annonce par le président de la République du report vers la fin 2025 du «dialogue national» a fait naître une grande frustration au sein de la classe politique qui avait pensé qu’une fois réélu, Abdelmadjid Tebboune allait immédiatement s’attaquer à  ce dossier sur lequel il s’était exprimé à maintes reprises à travers diverses consultations avec des partis politiques et des personnalités de la vie publique. Il était question à ce moment-là officiellement de «tendre la main à toutes les forces politiques légales organisées et  d’aller vers un rassemblement autour d’un objectif commun qui est l’intérêt national dans un environnement international régional des plus chaotiques». 

Cela ne semble plus être le cas aujourd’hui, du moins, pas avant une année, pense-t-on du côté des  leaders des partis politiques qui avaient estimé qu’il était temps de faire sortir la politique de sa léthargie, d’offrir des solutions judiciaires aux détenus politiques encore incarcérés pour leur permettre de réintégrer leur famille et la société et de réétudier l’article 87 du code pénal restrictif pour la liberté d’expression et les rassemblements pacifiques.

 Ils jugent que les conditions sont maintenant réunies pour aller dans ce sens, notamment après que le  président de la République ait apprécié le rôle positif de l’opposition qui s’était engagée dans une compétition électorale. Il a rendu hommage à ses deux adversaires, que sont les présidents du MSP et du FFS, comme il avait relevé avec bonheur le fait que la compétition électorale se soit déroulée à l’échelle nationale dans la sérénité et le calme, n’eut été le couac de l’Agence  nationale indépendante des élections. 

Mais du côté des partis politiques, on ne désespère pas de voir s’ouvrir ce dossier de la fameuse «ouverture  politique» avant la date fixée par le président de la République à travers des formules intermédiaires originales pouvant être mises en œuvre tout au long de l’année 2025. 

Car, estime-t-on, il y a une urgence absolue que la politique ne sombre pas dans le coma par l’usure du temps et la désaffection des élus, des militants et des citoyens. Rien de fondamental ne s’y oppose, tout au contraire, le pays tout entier tirera profit de l’écoute et du débat contradictoire. Face à la complexité des tâches qu’il doit accomplir, l’Exécutif gagnerait à entendre le maximum de points sur les dossiers épineux qu’il a à traiter quotidiennement. 

De la confrontation des idées vient la résolution de tous les problèmes. Des cadres de dialogue pourraient être installés et même institutionnalisés, complémentaires à ceux qui existent. Cela permettra aux décideurs de se rapprocher au plus près de la population, notamment de la jeunesses qui a montré sa disponibilité et sa maturité dans la compréhension de la chose politique et publique et son envie de s’impliquer dans la gestion du pays. Le débat contradictoire est une précieuse aide à la décision  gouvernementale aujourd’hui, parfois pas toujours efficace et juste, dixit le président de la République, lui-même, en Conseil des ministres ou lors des rencontres avec la presse. Il se plaint régulièrement des carences au sein de l’Exécutif et effectue régulièrement des remaniements gouvernementaux. 

La valse des responsables tient quelquefois à de l’incompétence, mais souvent, voire là du temps elle est la conséquence du manque de débats contradictoires avec  la sphère politique et la société dans sa diversité et sa pluralité.   

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