Le dernier mot…

20/02/2022 mis à jour: 03:55
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Il est à se demander si la gestion des affaires publiques obéit à une réflexion concertée. Une démarche qui doit réunir toutes les données et les avis avant de conclure par une décision finale. Tel n’est pas apparemment le cas au vu des « ordres et contre ordres »enregistrés ces derniers jours au sommet de l’Etat.

 Une instruction transmise particulièrement aux douaniers soumet des produits d’importation, entres autres le matériel informatique, à une taxe vite décriée. Les conséquences qui en découlent ne se limitent pas aux frontières de la spéculation des certains commerçants qui profitent du payement électronique pour fructifier leurs affaires mais pénalisent lourdement le devenir d’un levier de développement multi-sectoriel. 

En effet, et au moment où le numérique s’impose dans tous les domaines, on ne peut imaginer un seul instant s’en passer de l’outil informatique ni même le rendre moins accessible à tous. La pandémie du coronavirus, encore en cours, plaide pour son extension et son utilisation efficiente. En plus du bénéfice sanitaire, il à permis aussi la continuité du travail à distance. 

Les arguments ne manquent pas pour hisser au premier rang des priorités un secteur sur lequel se base tout l’avenir. Le président de la république n’a d’ailleurs pas manqué d’intervenir personnellement pour annuler cette absurdité tout en s’octroyant l’image d’un sauveur soucieux de l’intérêt suprême du pays.

 Le souci du président se porte aussi, en ces moments proches de l’anniversaire du mouvement populaire, le Hirak, vers les millions de jeunes artisans de la démocratie. Une grande frange d’âge de cette population bénéficiera, des ce mois prochain, d’une allocation chômage.

 Il va sans dire que cette annonce est d’ores et déjà accueillie avec scepticisme sinon suspicion. D’aucun spéculent sur les critères d’éligibilité à cette manne financière sans contre partie, d’autres sur la disponibilité d’un fonds spécial alors que d’autres encore sur la pérennité d’une telle action rendue publique dans la précipitation. 

L’exemple des subventions des produits de première nécessité nous renseigne sur la complexité de l’identification des véritables ayants droit. Le recueil de l’information et son traitement exhaustif nécessite un temps aussi long que l’allocation chômage n’en dispose pas.

 La succession de ces faits et annonces qui déclenchent presque automatiquement des critiques suspicieuses sont cernées, comme par hasard, à la veille des manifestations populaires revendiquant un changement dans la gestion du pays. Le doute prend le pas sur les intentions y compris sur les plus innocentes. Le temps énorme des mensonges a fini par rendre le citoyen incrédule à toutes les promesses venues d’en haut. 

La conjoncture économique qui connait une récession planétaire à cause de la pandémie ne plaide pas à des cadeaux de …début d’année ! Mais qui a le dernier mot ?

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