La modernisation des banques est un objectif essentiel du gouvernement qui vise à renforcer le secteur financier du pays et à améliorer l’efficacité économique.
Les banques algériennes sont-elles en voie de modernisation de leurs prestations de services ? La réponse est oui, si l’on en croit Rachid Belaid, Délégué général de l’Association des banques et établissements financiers (ABEF), qui affirme même dans ce contexte que «la dynamique de modernisation des banques en Algérie suit son cours». Il s’est exprimé hier lors de l’émission «L’Invité de la rédaction» sur la Chaîne 3 (Radio nationale).
Le secteur financier vit au rythme de l’introduction de la finance islamique, de la diversification des produits et de l’ouverture des agences à l’étranger (Mauritanie, Sénégal), qui «a donné plus de visibilité». Mais d’autres projets sont en cours, tels que la généralisation du paiement électronique et du paiement mobile. L’ouverture d’agences à l’étranger a pour finalité d’assurer à nos opérateurs un accompagnement supplémentaire, l’externalisation concerne prioritairement l’Afrique.
Après la Mauritanie et le Sénégal, la Côte d’Ivoire pourrait être la prochaine étape à franchir. L’ouverture d’agences pourrait être effectuée plus rapidement, d’autant plus que la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a octroyé son agrément.
L’orientation générale du gouvernement est de «s’implanter là où il y a des intérêts économiques, de coopération et d’amitié avec les pays, ce sera un plus pour les opérateurs algériens pour accompagner la dynamique engagée sur la partie exportation et faire connaître les produits algériens».
Il a été opté pour un consortium de banques (BEA, BNA, CPA, BADR) dans le but de «mutualiser et partager les expériences et permettre à nos opérateurs de s’externaliser. La destination Europe est un dossier qui est géré par la BEA, notamment en France, au profit des opérateurs et de la forte communauté algérienne (épargner, transférer leurs fonds)». Aux yeux de M. Belaid, la modernisation des banques en Algérie progresse à un rythme correct, voire appréciable, et des efforts sont déployés pour rattraper les retards des dernières années.
La modernisation des banques est un objectif essentiel du gouvernement, qui vise à renforcer le secteur financier du pays, à améliorer l’efficacité économique et à favoriser le développement économique global. Les plus hautes autorités ont souligné à maintes reprises le rôle crucial de la numérisation et des technologies financières (fintech) dans la modernisation des banques, mettant en avant l’importance de l’inclusion financière.
L’élargissement de l’accès aux services bancaires permet en effet d’intégrer davantage de personnes dans le système financier, ce qui peut stimuler l’économie et réduire la pauvreté. Pour étayer ses propos, le représentant de l’ABEF cite des chiffres. Dans ce cadre, il faut savoir que le nombre de distributeurs automatiques (ATM) mis à disposition des clients est passé de 1376 en 2016 à 3770 en 2023.
Quant au nombre de terminaux de paiement électronique (TPE), il est passé de 5049 en 2016 à 50 848 à fin août 2023. Mais, note-t-il, cela est «encore insuffisant». Il annonce dans la foulée une prochaine opération «d’implémentation massive des TPE» sur tout le territoire national. En ce qui concerne les opérations de paiement, elles ont connu une progression considérable en atteignant 1,7 million d’opérations, alors qu’elles ne dépassaient pas 7400 en 2016.
Ces chiffres, bien qu’ils soient en progression, restent en deçà des attentes, reconnaît l’intervenant, qui annonce plusieurs chantiers en cours de concrétisation pour développer la finance digitale en Algérie.
Les experts ont souligné lors de plusieurs rencontres l’importance de la formation et de la sensibilisation des consommateurs et des commerçants aux avantages et aux bonnes pratiques des paiements en ligne. Une meilleure éducation peut contribuer à lever les appréhensions. Autre annonce : un Switch mobile de la Société d’automatisation des transactions interbancaires et de monétique (Satim) sera prêt d’ici fin décembre.
Ce dispositif national «permettra bientôt aux banques disposant de solutions mobiles en interne d’être interopérables afin de développer le paiement mobile». Le paiement mobile est une technologie révolutionnaire qui permet aux utilisateurs de réaliser des transactions financières en utilisant simplement leur smartphone. Cette solution offre une gamme d’avantages significatifs, notamment la simplicité d’utilisation, rapidité et efficacité, sécurité renforcée et inclusion financière.