Le Coup d’état perpétré au Niger est dénoncé par l'ONU, l'UA et l'UE : Alger veut le retour au pouvoir de Bazoum

31/07/2023 mis à jour: 03:53
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Le président Mohamed Bazoum recevant Ahmed Attaf en avril dernier à Niamey

L’Algérie tient «fermement» à un retour à l’ordre constitutionnel au Niger et la réinstallation du président Mohammed Bazoum dans ses fonctions de chef d’Etat légitimement élu. C’est ce qu’a réaffirmé, samedi, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors d’un entretien téléphonique qu’il a eu avec le président du Bénin, Patrice Talon, a indiqué la présidence de la République dans un communiqué.

«Cet entretien intervient à la veille de la réunion extraordinaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui doit se tenir dimanche 30 juillet (hier, ndlr) à Abuja (Nigeria), sur le Niger», lit-on dans le communiqué, ajoutant que les deux Présidents «ont affiché leur fermeté sur le retour à l’ordre constitutionnel au Niger». 

Le président nigérien, Mohamed Bazoum, au pouvoir depuis 2021, a été renversé mercredi 26 juillet par les putschistes du Conseil national de sauvegarde de la patrie (CNSP). Il est depuis retenu  par la Garde présidentielle à laquelle s’est rallié jeudi l’état-major de l’armé nigérienne. 

Le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, qui a exprimé mercredi dernier sa «profonde préoccupation» quant aux développements de la situation au Niger, avait condamné «avec force» la tentative de coup d’Etat, selon un communiqué du ministère. 

L’Algérie a, à cette occasion, réitéré «son attachement aux principes cardinaux qui guident l’action collective des Etats africains au sein de l’Union africaine, dont notamment le rejet catégorique des changements anticonstitutionnels de gouvernement». 

Elle a, en outre, demandé «instamment» que soit mis fin à «cette atteinte inacceptable à l’ordre constitutionnel» et à «cette violation grave des exigences de l’Etat de droit». L’Algérie a, ce faisant, souligné «l’impératif pour tous d’œuvrer à la préservation de la stabilité politique et institutionnelle de la République du Niger, gage d’une paix et d’une stabilité durables dans ce pays frère et voisin qui fait face à des défis considérables dans une région, déjà confrontée à des crises multidimensionnelles d’une acuité sans précédent». 

Le Conseil de sécurité de l’ONU, qui s’est réuni hier, a réclamé, lui aussi, le «rétablissement de l’ordre constitutionnel» au Niger. Dans une déclaration à la presse, les membres du Conseil ont appelé à «la libération immédiate et inconditionnelle du président Bazoum» et ont souligné «la nécessité de le protéger, ainsi que sa famille et les membres de son gouvernement». Ils se sont dits également préoccupés par «l’impact négatif des changements anticonstitutionnels de gouvernement dans la région». 

Le Conseil de sécurité a, aussi, exprimé son soutien aux efforts de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), de l’Union africaine ainsi que des Nations unies, réaffirmant son opposition à toute prise de pouvoir par des moyens anticonstitutionnels et demandant aux personnes concernées de s’abstenir de recourir à la violence, de céder le pouvoir et retourner dans leur caserne. Pour sa part, l’Union africaine (UA) a tout aussi fermement condamné le putsch militaire au Niger. 

Le président de la commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, a  demandé aux putschistes «de cesser immédiatement» cette «inacceptable entreprise». 

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, les Etats-Unis, l’Union européenne (UE) et d’autres pays occidentaux ont, faut-il le souligner, joint  leurs voix pour une condamnation unanime de ce putsch. 

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