Le chef de l’état critique la issaba et défend Abane Ramdane

02/05/2024 mis à jour: 04:49
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Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a évoqué hier, en des termes forts, l’époque de l’«économie effondrée» que vivait l’Algérie avant 2019, année de son accession à la magistrature suprême. «L’Algérie vivait une situation critique avant 2019, dernière année d’une décennie mafieuse», a-t-il déclaré à l’occasion de la Journée internationale des travailleurs, célébrée au siège de la centrale syndicale, à la Maison du peuple, à Alger.

«Le pays a connu une corruption généralisée qui a gangrené tous les secteurs. Il a sombré dans un capitalisme sauvage dont le but était de mettre sa destinée entre les mains d’autrui», a-t-il déclaré, ajoutant que tout cela «obéissait à un dangereux stratagème». Dans un discours-bilan, le président Tebboune s’est longuement attardé sur les années qui ont précédé le mouvement du hirak, qui «a sauvé le pays», a-t-il encore rappelé. 

Et d’enchaîner : «En plus du recours quasi systématique aux importations, au détriment de la production nationale, un discours défaitiste et mensonger circulait, à l’époque, faisant croire que le Trésor public n’était plus en mesure d’assurer les salaires. On avait même prédit que les réserves de change allaient se tarir au bout de six mois, alors que la classe ouvrière, la classe moyenne et la classe vulnérable étaient laissées pour compte.» 

Dans son allocution, qui a duré deux heures, le chef de l’Etat a rappelé l’état fragile dans lequel se trouvait l’économie nationale, les importations tous azimuts basées sur la surfacturation, dont les fonds récoltés «atterrissaient dans les paradis fiscaux». «A ce jour, les Douanes enquêtent toujours sur des sociétés fictives qui ont siphonné des milliards. 

Tout le monde voulait être importateur au détriment de l’intérêt national. On importait des containers remplis de pneus usagés, de gravats... Ils se sont partagés le gâteau et ont semé le désespoir. Et tous se sont mis d’accord pour bloquer la production nationale et mettre en péril la souveraineté du pays. 

Car c’est de cela qu’il s’agissait», a-t-il dit, soulignant que la «bourgeoisie compradore» qui a sévi durant la «décennie mafieuse» avait pour principal objectif de tuer l’économie algérienne. Le président Tebboune a par ailleurs réaffirmé son engagement à ne pas recourir à la dette extérieure, «par fidélité au serment des Chouhada (martyrs, ndlr)». «Je n’irai pas vers l’endettement extérieur. Je n’irai pas vers l’endettement extérieur pour préserver notre souveraineté nationale», a-t-il martelé. 

Appelant «à passer à un autre modèle économique, fondé sur des chiffres réels et pas sur des slogans», le président de la République a fait le bilan des deux dernières années sur le plan économique. 

En six mois, a-t-il indiqué, 9000 entreprises économiques qui étaient à l’arrêt sont entrées en production et 22 000 emplois ont été créés. «Je vous parle d’éléments concrets. En arrière-pensée, le souci majeur aujourd’hui est de trouver du travail pour les 250 000 nouveaux diplômés que forme l’université chaque année. Nous devons créer plus d’emploi», a-t-il insisté. 

L’hommage de Tebboune à Benhamouda et à Abane

Il a, dans ce contexte, salué le rôle du Conseil du renouveau algérien (CREA), les avantages du nouveau code des investissements, la nouvelle approche en matière de gestion du foncier industriel, la sécurité juridique de l’acte d’investir. 

Il a avancé d’autres chiffres : 100 demandes d’investissement étranger direct (IDE), 7000 projets d’investissement élaborés par des Algériens établis à l’étranger. «Pour cela, je vous invite à visiter la prochaine Foire internationale d’Alger. 

Les résultats sont encourageants», a-t-il lancé. 
Sur un autre plan, le président Tebboune a saisi l’occasion pour rendre hommage, avec fierté, au sens élevé du patriotisme et à la grandeur d’âme du défunt Abdelhak Benhamouda, s’inclinant à sa mémoire et à la mémoire de tous ceux qui l’ont rejoint sur cette voie.

 Il a aussi rendu hommage à Abane Ramdane, l’une des figures les plus marquantes de la Guerre de Libération, regrettant que «des personnes malintentionnées se donnent le droit, sur les réseaux sociaux, de parler du parcours du combattant et moudjahid Abane Ramdane». «Occupez-vous de ce qui vous regarde ! 

La stature de Abane, sa dimension nationale et son engagement pour la libération du pays sont immenses. Ses compagnons peuvent, eux, en témoigner, mais pas des personnes qui ne l’ont connu ni de près ni de loin. 

Je trouve cela inacceptable», a-t-il expliqué. Cette mise au point cinglante est un message clair à l’adresse de ceux qui ont tenté de dénaturer l’histoire de l’Algérie combattante. Elle intervient après celle formulée, en octobre 2021, par le président du Conseil de la nation et maquisard de la première heure, Salah Goudjil.
 

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