Le candidat du Front des forces socialistes (FFS) à l'élection présidentielle anticipée du 7 septembre, Youcef Aouchiche, ne renoncera pas à son ambition d’arriver au palais d’El Mouradia et d’être président de la République. En dépit de la chaleur caniculaire, de peu de moyens et de critiques de certaines parties, il a confirmé ce jeudi à El Watan qu’il défendra ses chances jusqu’au jour «j».
Le premier secrétaire du FFS se place dans une dynamique de reconquête du pouvoir. Animant un meeting populaire, ce jeudi, au musée Abdelmadjid Meziane de la wilaya de Chlef, Youcef Aouchiche est revenu sur les raisons de sa participation à ce scrutin.
Il a saisi cette opportunité pour dénoncer, une fois de plus, ceux qu’il surnomme «les charlatans politiques», «les flagorneurs qui parasitent la scène nationale» et les «clowns» qui s’efforcent, selon lui, d’éloigner le peuple du processus politique en prêchant «des discours de désespoir».
«Nous avons choisi de prendre part à cette échéance pour redonner espoir aux Algériens et ne pas céder au défaitisme et à la politique de la fuite en avant. Nous ne devons pas écouter les courtisans et les clowns. La politique de l’adulation que nous avons connue dans un passé récent a conduit le pays au hirak», a-t-il mis en garde.
M. Aouchiche rappellera que l’Algérie traverse une phase sensible et délicate qui nous oblige, précise-t-il, à laisser nos différends de côté et à se mobiliser pour préserver le pays et éviter le recyclage des échecs. «L’attitude consistant à recycler l’échec ne peut plus se poursuivre», insiste-t-il, tout en affirmant que le diagnostic est clair et connu de tous et impose un changement et l’ouverture d’une nouvelle page dans l’exercice politique.
«Le FFS a toujours assumé ses responsabilités envers le peuple et le pays et il le fait encore aujourd’hui en participant à ce scrutin qui intervient dans une conjoncture difficile qui appelle à l’implication de tout le monde. Nous suivrons toujours la voie tracée par les pères fondateurs de la Révolution algérienne», lance-t-il à l’adresse d’une assistance acquise.
Depuis le début de la campagne électorale qui entame sa deuxième semaine, Youcef Aouchiche a expliqué, à chacune de ses haltes, le contenu de son programme, dont le slogan est «Vision pour demain». Un document qui propose, selon lui, des solutions «réalistes aux problèmes». Ainsi, le candidat du FFS prône, entre autres, l’ouverture du champ médiatique, la préservation des espaces de libre débat et également la construction d’une alternative politique, démocratique et sociale conforme aux principes de la Déclaration du 1er Novembre.
Il dénonce les charlatans et flagorneurs politiques
Il explique que le changement auquel il aspire repose notamment sur des réformes politiques et institutionnelles qui consolident les principes démocratiques et la souveraineté populaire.
S’il passe le cap de cette élection, Youcef Aouchiche a indiqué qu’il convoquera des élections générales pour élire des représentants et des institutions légitimes et consacrera le principe de la séparation des pouvoirs afin d’éviter la prédominance du pouvoir exécutif. Sur le plan économique, le prétendant à la magistrature suprême estime qu’il est temps de sortir de la politique de la rente, à travers la diversification de l’économie, s’engageant à «prendre des mesures pour garantir la souveraineté alimentaire».
A Chlef, il a reconnu que cette wilaya, «à l’instar de nombreuses autres villes du pays, est marginalisée et n’a pas bénéficié de projet lui permettant de se développer et de répondre aux attentes de ses habitants». Aussi, il a promis, s’il est élu Président, de faire de cette wilaya un pôle économique agroalimentaire qui jouera le premier rôle dans le développement économique du pays au vu des potentialités importantes que recèlent cette région et les villes limitrophes.
Le candidat du FFS s’est engagé, en outre, à créer 4 villes pilotes au niveau du territoire national (Centre, Sud, Est, Ouest) qui seront connectées entre elles. Le candidat du FFS a évoqué dans son discours la crise du logement et a mis en avant l’anarchie urbanistique et architecturale qui caractérise nos villes.
Le candidat à la présidentielle du 7 septembre s’engage, dans ce sens, à revoir la planification des cités et à créer des villes modernes qui disposent de tous les moyens afin de répondre aux attentes de la population. «Nous allons bannir de la politique des villes-dortoirs démunies d’infrastructures.
Nous allons construire des logements tout en respectant les spécificités de chaque région», promet-il. Youcef Aouchiche propose, par ailleurs, d’«augmenter le montant de l’aide à l’habitat rural et de créer un fonds de développement de zones montagneuses».
Bannir la politique des villes-dortoirs
Le candidat du FFS a poursuivi hier son périple électoral en animant une activité de proximité dans le centre-ville de la wilaya de Jijel et une autre dans la ville de Texanna.
Au cours de ses haltes, il a échangé avec les citoyens venus de divers horizons et s’est engagé devant eux à s’attaquer au phénomène de la bureaucratie, d’intégrer l’informel dans le circuit formel et de mettre fin à la spéculation et au monopole imposé par les mandataires au niveau des marchés. Il a évoqué la promotion des secteurs du tourisme, de la pêche et de l’emploi.
Le candidat du FFS a informé les habitants de Texanna de la création, s’il arrive au pouvoir, d’un fonds spécial pour le développement des zones montagneuses, et ce, dans le but de financer les initiatives locales, d’améliorer des infrastructures et de développer l’agriculture de montagne.
L’autre mesure que compte prendre le postulant à la magistrature suprême est la création d’un autre fonds souverain dédié, cette fois-ci, à l’investissement dans des secteurs rentables qui peuvent booster l’économie, l’objectif étant de préserver l’intérêt des générations futures. Aujourd’hui, M. Aouchiche se rendra à Tizi Ouzou et à Boghni, sa ville natale, où il animera des meetings.