Le candidat du FFS a rappelé que son parti prêche un «débat constructif» et mène une «campagne différente», «modeste» mais «propre et respectueuse de l’éthique politique».
Le candidat du Front des forces socialistes (FFS) à la présidentielle du 7 septembre prochain, Youcef Aouchiche, a introduit auprès de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) un rapport détaillé contenant, a-t-il dit, «les dépassements recensés durant cette campagne électorale», qui entame son dernier virage. «Nous avons enregistré des dépassements sur les plans organisationnel et médiatique.
Certains discours consacrent la médiocrité politique», a dénoncé, hier, le premier secrétaire du FFS lors de son passage au forum du quotidien El Moudjahid. M. Aouchiche a expliqué que leur revendication principale à l’entame de cette campagne électorale était «le respect de l’égalité des chances» entre les trois postulants et «la non-utilisation des moyens matériel et humain de l’Etat à des fins électoralistes», malheureusement, selon lui, «certaines parties ont battu en brèche cette règle».
«Ces dépassements et ces discours risquent d’attenter à la crédibilité de la campagne électorale et d’encourager, par la même, l’abstention», a-t-il averti. Depuis le début de la campagne il n’a cessé, dira-t-il, de dénoncer les cercles qui veulent perturber le processus électoral et essayer d’imposer le fait accompli en véhiculant l’idée d’une «élection scellée».
En réponse à une question sur les arrestations de certains militants de partis politiques, le candidat du FFS a d’abord réitéré son appel pour la «réunion des conditions minimales» pour garantir une participation massive des Algériens. Il a déploré, par ailleurs, le recours à ces pratiques.
«Ces agissements inappropriés dans un processus que nous avons souhaité ouvert et qui devrait impliquer l’ensemble des citoyens ne sont pas les bienvenus et nous pensons qu’il y a des cercles qui ne veulent pas la réussite de ce scrutin et veulent saper le moral des Algériens», a martelé le premier responsable du FFS, qui précise que «ces actions sont certes marginales, mais elles risquent de porter atteinte à cette élection».
Le candidat du FFS a rappelé, à l’occasion, que son parti prêche un «débat constructif» et mène une «campagne différente», «modeste» mais «propre et respectueuse de l’éthique politique». Il a appelé dans ce sens les Algériens à faire la différence entre les discours politiques et les programmes des candidats et à choisir le projet du changement qui prône «la réhabilitation de l’espoir».
Il invite dans ce sillage «les forces du changement» et «la majorité silencieuse» à être au rendez-vous le 7 septembre pour opérer «le changement souhaité» et «construire un Etat démocratique et social». «Notre appel s’adresse à toutes les couches sociales et plus particulièrement à l’élite intellectuelle qui doit assumer sa responsabilité envers la nation, envers le peuple algérien et envers l’histoire.»
Aussi le prétendant à la magistrature suprême est revenu sur les grands axes de son programme et sa «vision pour le changement». Youcef Aouchiche, qui se présente comme «la voix des sans-voix», c’est-à-dire des personnes marginalisées, des chômeurs, des opprimés… promet s’il arrive au pouvoir d’«impliquer les Algériens dans tous les processus de prise de décision», de «défendre les principes de liberté et de démocratie» et «les espaces de libre débat». Il a soutenu, par ailleurs, qu’il prendra en charge les préoccupations des couches vulnérables, des déshérités et des marginalisés.
«Je m’engage à réviser la constitution»
L’invité du quotidien El Moudjahid juge que son programme répond à tous les défis auxquels sont confrontés les citoyens et l’Etat et ses institutions. Il s’engage à revoir la Constitution. Selon lui, son projet «défend le système semi-présidentiel à orientation parlementaire», et cela dans le but d'«établir un équilibre entre les pouvoirs et mettre fin à l’hégémonie du pouvoir exécutif sur les autres pouvoirs».
S’il est élu, Youcef Aouchiche promet de «donner plus de pouvoir au Parlement» et d’organiser «des élections générales au cours du premier semestre 2024». «La première mesure que je prendrai sera de libérer les prisonniers d’opinion par le biais d’une amnistie avec le réexamen de toutes les lois injustes, notamment l’article 87 bis du code pénal», affirme-t-il. M. Aouchiche a expliqué que sa participation à ce scrutin est «stratégique et homogène» et qu’elle est dictée «par un contexte régional crucial» qui oblige les acteurs politiques à assumer leurs responsabilités historiques.
Sur le plan économique, le premier secrétaire du FFS explique qu’il est impératif d’en finir avec la politique rentière, à travers la diversification de l’économie, l’amélioration du climat des affaires, l’augmentation du volume des exportations, la modernisation du système bancaire et financier et d’ériger des pôles économiques adaptés aux spécificités de chaque région du pays.
Par ailleurs, Aouchiche s’est engagé à promouvoir toutes les langues et compte mettre en place une loi organique portant sur la mise en œuvre de la reconnaissance officielle de tamazight. A la question de savoir si la Kabylie votera cette fois-ci ? Le conférencier s’est montré optimiste : «Nos passages dans ses régions ont drainé des foules.
Ce qui est un signe positif.» Evaluant, en outre, sa campagne électorale, le candidat du FFS affirme qu’il s’est rendu dans 24 villes réparties sur 14 wilayas du pays, et a privilégié le contact direct avec les citoyens à travers les activités de proximité. «Nous sommes relativement satisfait de notre rendement», fera remarquer le candidat du FFS.