Les prix du pétrole se dirigeaient hier vers des sommets de cotation jamais égalés en sept ans avec un record à plus de 90 dollars franchis plusieurs fois par le Brent depuis jeudi.
Les deux indices de référence cotés à Londres et à New York ont enregistré hier leur sixième gain hebdomadaire, dans un contexte d’inquiétudes d’approvisionnement, alors que les principaux producteurs membres de l’alliance Opep+ poursuivent leur politique d’augmentation mesurée de la production face à une demande croissante de carburant.
Les prix ont augmenté d’environ 15% , depuis le début de l’année, en raison d’une foule de facteurs dont un contexte de tensions géopolitiques en Europe et dans la région du Golfe. Il s’agit notamment du conflit entre la Russie, deuxième producteur mondial de pétrole et fournisseur-clé de gaz naturel pour l’Europe, et nombre de pays occidentaux au sujet de l’Ukraine, ainsi que de menaces d’attaques contre les Emirats arabes unis de la part du mouvement houthi du Yémen, ce qui soulève des inquiétudes concernant l’approvisionnement énergétique.
Par ailleurs, la consommation mondiale continue de se remettre du coup porté par la pandémie de coronavirus, les principaux stocks s’épuisent et les marchés physiques sont solides. La flambée des prix s’est accélérée cette semaine, indique Bloomberg, malgré un bond du dollar après que la Réserve fédérale américaine ait signalé qu’elle était prête à lutter contre l’inflation.
Dans ce contexte, l’attention se portera la semaine prochaine sur l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) qui se réuniront le 2 février pour évaluer le marché et décider de la politique d’approvisionnement. Bien que le groupe ait régulièrement assoupli les restrictions de production, certains analyses signalent que le marché prend en compte depuis quelques semaines le fait que certains pays producteurs concernés n’aient pas été en mesure de livrer l’intégralité des volumes promis.
«Le marché s’attend à ce que l’offre reste tendue car l’OPEP+ est censée maintenir la politique actuelle d’augmentation progressive de la production», soulignent des analystes.
«Nous voyons le marché rester déficitaire au premier trimestre 2022. Les contraintes d’approvisionnement étant susceptibles d’être une caractéristique du marché pétrolier pendant un certain temps, nous voyons les marchés évaluer une prime de risque importante», ont déclaré des analystes d’ANZ Research dans une note répercutée par Reuters. Selon la même source, des prévisions à court terme tablent sur un objectif de prix du pétrole à 95 dollars le baril.
Sur le front des prix, les contrats à terme sur le Brent ont grimpé se situant hier au-dessus de 90 dollars le baril. Les cours ont atteint 91,04 dollars plus tôt au cours de la même session, le plus élevé depuis octobre 2014.
Les contrats à terme sur le brut américain West Texas Intermediate (WTI) se négociaient nettement au-dessus de 87 dollars le baril. Le WTI a également atteint un sommet en sept ans de 88,54 dollars plus tôt dans la session.
Le Brent et le WTI devraient tous deux augmenter pour une sixième semaine, la plus longue séquence hebdomadaire depuis octobre, lorsque les prix du Brent ont grimpé pendant sept semaines tandis que le WTI avait enregistré un gain continu durant neuf semaines.