L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a réitéré hier ses prévisions de croissance robuste de la demande mondiale de pétrole en 2022, malgré la variante du coronavirus Omicron.
Le pétrole Brent, en nette progression depuis plusieurs semaines, a culminé hier à son plus haut niveau en sept ans, alors que la demande est de plus en plus robuste et les approvisionnements tendus, en raison d’une offre serrée et de tensions géopolitiques dans la région du Golfe et à la frontière russe avec l’Ukraine.
Les contrats à terme à Londres ont bondi hier largement au-dessus de 87 dollars. Un niveau jamais atteint depuis plusieurs années. Lundi, ils avaient atteint brièvement 88,13 dollars le baril.
Alors que les craintes s’estompent quant à l’impact du variant Omicron sur la demande, le marché est perturbé par un manque. Une attaque de drone contre des installations pétrolières aux Emirats arabes unis a par ailleurs exacerbé les risques géopolitiques et influé sur la courbe des prix de l’or noir.
Les combattants houthis du Yémen ont affirmé avoir lancé une frappe de drone sur les Emirats arabes unis, ce qui a provoqué une explosion et un incendie à la périphérie d’Abu Dhabi, capitale du troisième plus grand producteur de l’OPEP.
La société pétrolière émiratie ADNOC a déclaré qu’elle avait activé des plans de continuité des activités pour assurer un approvisionnement ininterrompu en produits à ses clients locaux et internationaux après un incident dans son dépôt de carburant de Mussafah. Les tensions croissantes entre la Russie et l’Ukraine, membres de l’OPEP+, ajoutent également aux primes de prix géopolitiques.
De plus, certains producteurs au sein de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ont du mal à pomper à leurs capacités autorisées, en raison d’un sous-investissement et de pannes, dans le cadre d’un accord avec la Russie et ses alliés pour ajouter
400 000 barils par jour chaque mois.
Un baril à 100 dollars en perspective ?
Dans ce contexte, Goldman Sachs Group Inc. a relevé ses prévisions du prix du Brent pour 2022 et 2023 et prédit désormais un baril à 100 dollars dès le troisième trimestre de l’année en cours.
«Des fondamentaux solides ont inversé la chute des prix de l’an dernier, maintenant le marché dans un déficit étonnamment important», déclare la banque d’investissement reprise par Bloomberg. Les analystes de Goldman Sachs ont déclaré qu’ils s’attendaient à ce que les stocks de pétrole dans les pays de l’OCDE tombent à leur plus bas niveau depuis 2000 d’ici l’été prochain.
La situation du marché pétrolier est en train de s’inverser totalement depuis la crise sanitaire de 2020, et la chute historique des cours qui l’avait accompagné. En dépit de la libération de stocks stratégique par certains pays consommateurs menés par les Etats-Unis et les pressions exercées sur l’Opep pour l’amener à produire plus et la pousser à inverser la tendance des prix, la courbe de l’or noir ne cesse de grimper.
Le brut démarre ainsi l’année 2022 en forte hausse au vu du redémarrage de la demande et de signaux optimistes du côté du transport aérien qui résiste à l’impact de la vague de pandémie Omicron.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a réitéré hier ses prévisions de croissance robuste de la demande mondiale de pétrole en 2022, malgré le variant du coronavirus Omicron, et les hausses de taux d’intérêt attendues, prédisant que le marché pétrolier resterait bien soutenu tout au long de l’année.
Dans son rapport mensuel pour le mois de janvier, l’OPEP a estimé que «le marché pétrolier devrait rester bien soutenu tout au long de 2022», soulignant qu’elle s’attendait à ce que la demande mondiale de pétrole augmente de 4,15 millions de barils par jour (bpj) cette année, inchangé par rapport à ses prévisions du mois dernier. «Les actions monétaires ne devraient pas entraver la dynamique de croissance économique mondiale sous-jacente, mais plutôt servir à recalibrer des économies en surchauffe», a déclaré l’OPEP dans le rapport.
L’Opep table sur une demande en hausse
Selon le même document, la consommation mondiale devrait dépasser la barre des 100 millions de bpj au troisième trimestre, conformément aux prévisions du mois dernier. Sur une base annuelle, le monde a utilisé selon l’OPEP pour la dernière fois plus de 100 millions de bpj de pétrole en 2019.
«Bien que le nouveau variant Omicron pourrait avoir un impact au premier semestre 2022, en fonction d’éventuelles nouvelles mesures de verrouillage et de l’augmentation des niveaux d’hospitalisation affectant la main-d’œuvre, les projections de croissance économique restent solides», affirme l’OPEP.
L’organisation et ses alliés (Opep+) régulent le marché en annulant progressivement depuis des mois les réductions de production record mises en place l’année dernière.
Lors de sa dernière réunion, l’OPEP+ a convenu d’augmenter la production mensuelle de 400 000 bpj en février, malgré les inquiétudes suscitées par le nouveau variant. Le rapport a montré que la production de l’OPEP en décembre avait augmenté de 170 000 bpj pour atteindre 27,88 millions de bpj, une augmentation inférieure à celle autorisée par l’OPEP dans le cadre de l’accord.
Hier, les contrats à terme sur le brut Brent ont augmenté de plus de 1%, à 87,76 dollarsle baril en cours de cotation, tandis que les contrats à terme sur le brut US West Texas Intermediate (WTI) ont bondi de plus de 1,5 %, à 85,50 dollars le baril. Le commerce de lundi a été modéré car c’était un jour férié aux Etats-Unis. Les deux indices de référence ont touché leurs plus hauts niveaux depuis octobre 2014 plus tôt durant la séance d’hier.