Le bourbier Ghaza

27/12/2023 mis à jour: 06:28
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Bombardements aveugles, exécutions sommaires, charniers sous les décombres, bombes au phosphore, détenus exhibés en sous-vêtements, famine organisée, blocus médical, hôpitaux pilonnés, abris de l’Unrwa détruits, attaques délibérées contre des journalistes, blocage des aides humanitaires, déplacements forcés, cimetières saccagés… 

Les crimes de guerre israéliens à Ghaza ne se comptent plus, en violation totale du droit international. Et cela n’est pas près de s’arrêter. Depuis 82 jours, Israël mène en toute impunité l’une des guerres les plus dévastatrices du XXIe siècle contre des populations civiles, faisant larguer l’équivalent d’une bombe atomique sur l’enclave martyrisée. 

Ces derniers jours encore, pas moins de 25 massacres ont été commis en 24 heures, faisant 250 morts et 500 blessés, a alerté hier le ministère de la Santé à Ghaza. Le bilan général des tueries sionistes depuis le début de cette entreprise exterminatrice avoisine les 21 000 morts et 55 000 blessés. 

Malgré les appels unanimes à un cessez-le-feu immédiat, malgré les cris d’alarme répétés des agences onusiennes et des ONG sur la situation humanitaire épouvantable à Ghaza, la «communauté internationale» ne parvient toujours pas à obliger Israël à mettre un terme à sa campagne génocidaire. 

Le Conseil de sécurité de l’ONU reste paralysé par le veto des Etats-Unis, et c’est fort de ce blanc-seing américain que l’Etat hébreu persiste dans ses boucheries. Si le tribut payé par la population civile de Ghaza est des plus monstrueux, du côté israélien, l’offensive terrestre lancée le 27 octobre, force est de le constater, est en train de tourner au cauchemar, avec des pertes significatives infligées par la guérilla palestinienne à l'armée d'occupation. 

Comme les Etats-Unis avant elle au Vietnam et en Afghanistan, comme la France dans le bourbier de Diên Biên Phu puis face à l’Algérie insurgée de Novembre, Israël s’enlise dans l’enfer des guerres asymétriques. 
 

Car après 82 jours d’une campagne d’une rare intensité, et malgré la machine de guerre infernale déployée depuis le 7 octobre, les forces d’occupation sionistes sont loin d’avoir «pacifié» Ghaza. Le peuple palestinien aura fait preuve d’un courage et d’un stoïcisme inouïs. Et en dépit des atrocités qu’il subit au quotidien, il a déjà remporté une grande victoire en faisant héroïquement échec au plan de la deuxième Nakba que poursuit ouvertement Tel-Aviv. 

Si Netanyahu pense pouvoir éradiquer le Hamas en s’appuyant sur sa suprématie militaire, il se trompe lourdement. La résistance palestinienne a plus que des tunnels et des commandos mobiles aguerris. 

Elle a avant tout une foi inébranlable dans la justesse de son combat. Et elle a 75 ans de légitimité derrière elle puisque cela fait 75 ans que les droits du peuple palestinien sont bafoués.

Les Palestiniens sont aujourd’hui dans un moment de rupture révolutionnaire semblable à ce qu’ont été pour le peuple algérien les massacres du 8 Mai 1945, qui avaient fait dire au général Duval : «Je vous ai donné la paix pour dix ans» en s’adressant aux tenants du pouvoir colonial français. 

En cette aube d’une nouvelle année, nous faisons le vœu que les milliers d’enfants palestiniens arrachés sauvagement à la vie puissent dormir en paix, et que ceux qui auront survécu à cette fureur dévastatrice puissent bientôt, très bientôt, voir se lever sur Ghaza et sur Al Qods le soleil souverain de la Palestine libérée.
 

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