Le blocage perdure à l’APC de Boudouaou

06/12/2023 mis à jour: 09:03
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La commune de Boudouaou est gérée depuis le 12 novembre dernier par le chef de daïra de Boumerdès, Mohamed Chokran. Il a été désigné à ce poste par Mme le wali suite à l’échec des tentatives de réconciliation des élus de l’Assemblée, bloquée pour rappel depuis juillet 2022.

La dernière tentative de déblocage de l’APC a eu lieu à l’issue d’une rencontre ayant regroupé les élus au cabinet du wali, mais l’obstination et les calculs politiciens ont hélas pris le dessus sur le bon sens et l’intérêt commun, a-t-on appris. Le bloc des 14 élus, opposants au maire, ont conditionné la levée de leur veto par la démission de ce dernier de son poste.

Chose qui a été rejetée sine-die par leurs adversaires. Auparavant, les affaires de la commune étaient gérées durant 10 mois par l’ex-chef de daïra de Boudouaou, Badis Mokhtar, muté récemment à la wilaya de Médéa. Cette gestion par correspondance n’est pas sans impact sur le développement local. Beaucoup d’habitants ne trouvent pas d’échos à leurs doléances.

«Le chef de daïra de Boumerdès, non seulement il vient rarement à Boudouaou, mais il ne reçoit pas les petites gens. Je suis venu à trois reprises, j’ai rempli un petit formulaire où j’ai laissé mon numéro de téléphone pour me fixer un RDV. On ne m’a jamais appelé», s’indigne un citoyen habitant au lotissement El Merdja,  un quartier où beaucoup reste à faire.

Omar Berour, ancien élu et cadre à la retraite, dénonce les retards enregistrés pour l’approbation des budgets. «Tout est géré dans l’opacité. Le budget primitif doit être voté avant le 31 octobre. Il n’en est rien», déplore-t-il.

Comme l’année passée, ce problème risque de retarder le lancement de beaucoup de projets.  «Si le budget n’est pas voté, même les salaires des employés de la commune ne seront pas versés», dit-il. Les requêtes sont nombreuses aussi bien à Benadjel et au lieu-dit Plateau qu’à Ghoualem et à Benmerzouga ou encore à Bentorkia. Plusieurs  routes sont dans un piteux état.

L’urbanisation anarchique rend difficile tout projet de viabilisation. Devant le lycée Gouigah, une mare d’eau usée stagne depuis plus de 20 jours. Le marché de la ville baigne dans la boue et l’anarchie, alors qu’il devait engranger 6 milliards cts/an à la trésorerie. «Pourquoi on ne le cède pas aux enchères comme auparavant», se demande un habitant qui cite aussi le cas de l’abattoir.

«Celui-ci a été cédé en 2021 à 950 millions cts à un privé, mais le PV n’a jamais été approuvé par l’assemblée», souligne-t-il, précisant que  les élus ont continué à percevoir leurs indemnités 9 mois après le blocage de l’APC.

Le montant des indemnités des 16 élus détachés est estimé à 128 millions/mois.  Ils étaient payés sans avoir fourni aucun travail en contrepartie, ce qui est contraire aux lois du travail et de la fonction publique. Nos interlocuteurs souhaitent que les nouveaux responsables en charge des affaires de la collectivité fassent mieux dans ce domaine.

 

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