Le bilan des attaques israéliennes a franchi hier le seuil des 10 000 morts : Nouvelle nuit d’horreur à Ghaza

07/11/2023 mis à jour: 09:40
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Face à cette situation effroyable, les instances onusiennes sont unanimes à condamner les massacres perpétrés par l’armée israélienne

L’armée d’occupation israélienne a, dans la nuit de dimanche à hier, intensifié ses raids aveugles et meurtriers sur la Bande de Ghaza, alors que le nombre de morts, depuis le 7 octobre dernier, a dépassé le seuil macabre de 10 000 civils palestiniens massacrés. 

Hier, le ministère de la Santé palestinien a annoncé que les bombardements ont, au 31e jour de l’agression israélienne, fait 10 165 morts et plus de 27 000 blessés. Dans son rapport quotidien, le ministère a précisé que 10 010 civils ont été tués dans la Bande de Ghaza et 155 en Cisjordanie occupée, dont plus de 70% sont des enfants, des femmes et des personnes âgées.

 Selon l’agence Wafa, l’armée israélienne a lancé dimanche soir une série de raids sur diverses zones de l’enclave palestinienne, dont la plupart se sont concentrés sur la région ouest et nord-ouest de la ville de Ghaza. Les avions de combat israéliens, appuyés par l’artillerie au sol, ont ainsi pilonné le camp d’Al Shate, toute la bande ouest de la ville assiégée, ainsi que les abords de l’hôpital Echifa. 

Dans le centre de l’enclave, les bombardements ont ciblé au moins une maison à Deir Al Balah, tuant et blessant plus de 15 personnes, a ajouté la même source. Les Israéliens ont également lancé plusieurs raids sur l’est du camp de Bureij et sur le camp Maghazi. Des sources locales, citées par l’agence de presse palestinienne, ont rapporté que l’aviation israélienne a bombardé une maison à Tal Al Sultan, à l’ouest de la ville de Rafah, entraînant la mort d’un certain nombre de civils. 

 

Appel à un cessez-le-feu humanitaire immédiat

Face à cette situation effroyable, les instances onusiennes sont unanimes à condamner les massacres perpétrés par l’armée israélienne. Les responsables de 18 organisations, dont l’Unicef, le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ont déploré dimanche le bilan des victimes des bombardements effectués sur la Bande de Ghaza depuis un mois et réclamé un cessez-le-feu humanitaire immédiat.

 «Depuis presque un mois, le monde observe la situation qui se déroule dans le territoire palestinien occupé avec choc et horreur face au nombre (grandissant) de vies perdues et ravagées», ont écrit, dans un communiqué, les chefs des agences onusiennes. A Ghaza, «une population entière est assiégée et attaquée, interdite d’accès aux (éléments) essentiels à la survie, (les habitants) sont bombardés à leur domicile, dans les abris, les hôpitaux et les lieux de culte. Cela est inacceptable», selon le communiqué.

 

Davantage de nourriture, d’eau, de médicaments et de carburant doivent être autorisés à entrer dans la Bande de Ghaza pour venir en aide à la population, ont-ils réclamé. Pour sa part, l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a alerté sur la hausse du nombre de victimes parmi ses effectifs. 

Depuis le début de l’agression israélienne, 88 employés de l’Office ont été tués, a indiqué hier un communiqué publié par le Comité permanent inter-organisations. «(…) Il s’agit de la plus grande perte de vies humaines jamais subie par l’ONU dans un seul conflit (...)», est-il indiqué dans le texte signé par le secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires de l’ONU, Martin Griffiths, par la directrice exécutive du PAM, Cindy McCain, par le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, ainsi que par la directrice exécutive de l’Unicef, Catherine Russell. L’UNRWA a, en outre, affirmé que près de 1,5 million de Palestiniens qui vivaient dans la Bande de Ghaza ont été déportés, dont près de la moitié ont été logés dans 149 de ses établissements. 

L’UNRWA a également fait savoir que 48 infrastructures, lui appartenant, avaient été endommagées depuis le 7 octobre dernier. Toujours selon l’Office onusien, «en moyenne, un enfant est tué et deux autres blessés toutes les dix minutes (…)». Sur la scène internationale, de nombreux pays continuent de rappeler pour consultations leurs représentants accrédités à Tel-Aviv. Le gouvernement sud-africain a décidé de rappeler tous ses diplomates auprès de l’entité sioniste en raison de la poursuite des bombardements meurtriers, a rapporté hier l’agence Wafa, citant la ministre sud-africaine Khumbudzo Ntshaveni. Plusieurs pays ont déjà rappelé leurs ambassadeurs ou chargés d’affaires auprès d’Israël, à savoir le Tchad, la Turquie, le Honduras, la Jordanie, Bahreïn, la Colombie et le Chili. 
 

«Un enfant est tué toutes les dix minutes»

La Bolivie a, elle, carrément rompu ses relations diplomatiques avec l’entité sioniste. C’est dans ce contexte que le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a suggéré hier la mise en œuvre par Israël d’une «pause humanitaire» dans les combats à Ghaza. «Appelez-la trêve, fenêtre (humanitaire), ce que vous voulez, mais nous avons besoin que la violence diminue et que le droit international soit respecté», a souligné le chef de la diplomatie européenne. «Il n’y a pas de solution militaire au conflit», a-t-il martelé. 

 Tout cela au moment où le Conseil de sécurité de l’ONU devait tenir, hier soir, des consultations à huis clos pour discuter de la situation à Ghaza après le bombardement par l’occupation de l’hôpital Echifa et les attaques répétées contre le camp de réfugiés de Jabalia. Il y a lieu de signaler qu’un convoi de six ambulances transportant des blessés est arrivé hier en Egypte en provenance de la Bande de Ghaza via le terminal de Rafah, a indiqué à l’AFP un responsable côté égyptien du point de passage.  

 

 

 

Au moins 32 journalistes tués depuis le début de l’agression israélienne

Au moins 32 journalistes ont été tués depuis le début de l’agression israélienne à Ghaza, a révélé hier le Comité pour la protection des journalistes (CPJ). Le CPJ, basé à New York, a indiqué dans un communiqué que parmi les victimes figurent 31 journalistes palestiniens et un Libanais. Un précédent bilan faisait état de 25 morts. L’organisation, qui défend la liberté de la presse, a également fait état de huit journalistes blessés, trois autres portés disparus et de huit journalistes arrêtés. «L’agression israélienne, en quatre semaines, est la plus meurtrière pour les journalistes couvrant les attaques depuis que le CPJ a commencé à documenter les décès de journalistes en 1992», a-t-elle précisé. Le CPJ a déclaré qu’il enquêtait sur de nombreuses informations faisant état d’autres journalistes tués, portés disparus, détenus, blessés ou menacés, ainsi que sur les dommages causés aux bureaux des médias et aux maisons des journalistes. «Le CPJ souligne que les journalistes sont des civils qui accomplissent un travail important en temps de crise et ne doivent pas être la cible des parties belligérantes», a déclaré Sherif Mansour, coordinateur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord du CPJ. R. N.
 

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