Plus de 700 000 candidats passent actuellement les épreuves du baccalauréat en Algérie. Pour les familles, le diplôme du baccalauréat est le sésame par excellence permettant d’ouvrir les portes de la réussite pour leurs enfants.
Après le bac, la majorité des nouveaux étudiants poursuivront évidemment les études dans les universités algériennes. Le nombre d’étudiants poursuivant les études dans les établissements de l’enseignement supérieur implantés en Algérie a atteint 1,7 million cette année. Cela dit, un grand nombre d’étudiants algériens préfèrent poursuivre leurs études à l’étranger. Plus de 90% des étudiants algériens (23 000 environ) qui poursuivent leurs études à l’étranger choisissent de le faire en France.
L’Algérie enregistre une fuite des cerveaux sans précédent. Depuis quelques années, le pays subit une véritable hémorragie de sa matière grise. L’écrasante majorité des bacheliers et les étudiants qui partent à l’étranger pour parfaire leur formation scientifique choisit de ne pas revenir au pays. Les étudiants algériens partent à l’étranger non pas parce que l’offre quantitative de formation en Algérie est insuffisante, mais surtout pour mener une vie meilleure.
Manque de perspectives, salaires en constante baisse face à l’inflation… La cause n’est pas seulement économique, mais elle est liée à un ensemble de facteurs beaucoup plus profonds. Ces facteurs poussent de nombreux jeunes diplômés et professionnels à quitter le pays. Face à l’ampleur du phénomène, plusieurs agences de voyages se sont créées pour aider les diplômés dans leur quête d’émigration.
Un véritable marché de l’émigration a émergé, proposant d’accompagner les candidats à l’émigration dans leurs démarches administratives légales. Cette fuite des professionnels formés n’augure rien de bon pour l’Algérie. Toutefois, notre pays n’est pas le seul à subir un départ massif de ses étudiants à l’étranger. L’Afrique perd chaque année un nombre impressionnant de personnes qualifiées, ce qui constitue un obstacle de plus en plus grand au développement du continent.
Ce phénomène de mobilité ne touche, toutefois, pas que le continent africain. Selon des données de l’Unesco, la Chine, l’Inde, la Corée, l’Arabie Saoudite et plusieurs pays d’Asie centrale subissent tous un départ massif de leurs étudiants.
L’Allemagne et la France sont à l’inverse parmi les premiers pays qui accueillent le plus grand nombre d’étudiants internationaux. Il faut enfin relativiser en soulignant la dimension positive de la mobilité, qui peut contribuer à générer des changements favorables dans les pays d’origine, que ce soit sur le plan des systèmes d’éducation, mais aussi de diffusion et d’enchevêtrement des savoirs, ou encore favoriser les rapprochements entre cultures.
Cette dimension positive n’est, toutefois, possible qu’à condition que les pouvoirs publics facilitent les processus d’investissements provenant de nos compatriotes établis à l’étranger.
Par leurs expériences et leurs connaissances acquises à l’étranger, les Algériens expatriés peuvent contribuer à améliorer les conditions de vie de leurs compatriotes vivant dans leur pays d’origine.
Agissant comme des traits d’union, ces millions d’Algériens veulent faire profiter leur patrie de leurs savoirs et de leurs talents.