L’artiste plasticien Arezki Larbi a été inhumé hier à Bouira : Un homme discret s’est timidement retiré de notre monde...

22/01/2024 mis à jour: 16:56
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Le regretté plasticien et scénographe Arezki Larbi

 L’artiste plasticien, décorateur et costumier de cinéma algérien Arezki Larbi a été inhumé, dans l‘après-midi d’hier, au cimetière du quartier Ben Abdellah dans la ville de Bouira

L’enterrement de l’enfant des At Laâziz, décédé samedi soir à l’âge de 68 ans à Alger, s’est déroulé en présence d’artistes et d’intellectuels. Arezki Larbi est un artiste accompli, dont les œuvres sont tout bonnement empreintes de poésie. 

Une foule nombreuse était venue lui dire adieu. Ses proches et en particulier ses amis avec qui il a partagé une longue carrière dans l’art couronnée par plusieurs distinctions. 

Depuis l’annonce de la disparition de l’artiste-peintre, et ce, des suites d’une longue maladie, les hommages à cet immense figure incontournable de la scène artistique algérienne pleuvent. «Arezki Larbi, le discret s’est timidement retiré de notre monde. Nous nous sommes connus pendant qu’il créait les merveilleux costumes du film Machaho de Belkacem Hadjadj», a témoigné la dramaturge et metteur en scène, Hamida Aït El Hadj, en soulignant que le défunt était un talent et un défenseur de l’Algérianité, qui vient de nous quitter. Diplômé de l’Ecole nationale des beaux-arts d’Alger, le cinéaste est un talentueux. Ses deux œuvres de courts métrages de fiction Winna, (lui), produite en 2019 et Le chant de la sirène, en 2022, ont fait le tour des festivals de cinéma. 

Sur sa page Facebook, le poète et écrivain Lazhari Labter lui a rendu un vibrant hommage en l’intitulant : «L’ami inspiré et inspirant. L’artiste à la sensibilité à fleur de pinceau et de plume», a écrit : «Les textes de   ‘‘La cuillère et autres petits riens’’ ont pris corps grâce à mon ami Arezki Larbi, poète inspiré et artiste peintre talentueux, qui m’a encouragé à les écrire après qu’un soir, autour d’un café, je lui ai raconté certains de vive voix, en arabe algérien La cuillère, L’arbre aux pièces d’argent et H’lala. En enchaînant la nuit même de notre rencontre l’écriture d’un récit après l’autre, j’étais loin de me douter qu’ils allaient un jour avoir auprès des lecteurs, jeunes et moins jeunes, ici et à l’étranger, autant de résonance. Merci Arezki.» 

De son côté, le producteur et réalisateur, Bachir Derrais a rappelé les qualités humaines de cet artiste hors normes en soulignant qu’Arezki se distingue comme une figure emblématique de l’art, embrassant avec une sensibilité exceptionnelle les disciplines de la peinture, de la poésie et du cinéma. «Sa situation financière, bien que précaire, ne l’empêchait pas de faire preuve d’une générosité remarquable ; il répartissait les maigres revenus qu’il percevait entre ses confrères artistes moins fortunés.

 Sa demeure se transformait souvent en refuge pour ses amis en quête d’un toit ou simplement de passage. Je garde en mémoire cette nuit où nous étions cinq ou six, y compris les regrettés Rachid Farès, Djamel Allam et le réalisateur Brahim Tsaki, à trouver asile sous son toit. Porteur et témoin de quatre décennies de mémoire artistique, Arezki a fréquenté des personnalités telles que K. Yacine et I. Siakharm Khedda, devenant ainsi un lien essentiel entre les générations d’artistes. Avec le départ d’Arezki, le monde artistique perd un pilier, un créateur de génie. Nous l’avons connu comme maître d’internat au lycée Mira de Bouira entre 1977 et 1980 où il avait commencé à exprimer son talent de peinture avec de très belles fresques sur les murs du lycée, nous l’avons croisé par la suite à Béjaïa dans les années 1990 où il était devenu metteur en scène et costumier des pièces de théâtre», a témoigné Ali Mahmoudi. 

Né en 1955 dans la région des At Laâziz sur les hauteurs de Bouira, l’artiste était connu pour ses créations dans divers domaines artistiques. Il avait entamé sa longue carrière dans les années 80 en tant qu’artiste plasticien avant d’embrasser les univers du théâtre et du cinéma, cumulant, ainsi, plus de 40 ans dans le domaine. 

Au début des années 1980, le défunt obtient son diplôme de l’École des beaux-arts d’Alger, avant de participer aux différentes expositions individuelles et collectives en Algérie et à l’étranger. Le défunt, qui a collaboré avec la presse en tant que caricaturiste, a rejoint le monde de la scénographie et a participé à plusieurs œuvres théâtrales. Repose en paix l’artiste.  
 

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