Les forces de l’ANP ont éprouvé de nouveaux équipements militaires lors de l’exercice tactique mené le dimanche 25 juin dans la wilaya de Djelfa, appelé «Fadjr 2023».
Des batteries de défense antiaérienne aux drones nouvelle génération en passant par des tanks, cet exercice de grande envergure a permis au Haut commandement militaire d’évaluer le niveau de maîtrise des systèmes d’armes et le degré d’habileté à accomplir les missions assignées en toutes circonstances, mais aussi de tester les nouvelles acquisitions. En effet, les forces de l’ANP ont utilisé pour la première fois le système antiaérien Tor M2, mis en service il y a seulement quelques années en Russie.
Ce système, considéré par les spécialistes comme l’un des plus sophistiqués au monde, est utilisé dans la couverture aérienne des troupes au sol. Il est capable de faire face à des attaques aériennes par avion, hélicoptère ou drone et à toute forme de menace balistique.
Autre qualité vantée de ce système de défense antiaérienne est sa capacité à ouvrir le feu tout en étant à une vitesse de plus de 25 km heure. Tor M2 est également équipé de deux radars. Le premier est dédié à la détection de menaces potentielles avec une capacité de repérage de 32 km.
Ce radar de type Scrum Half peut localiser jusqu’à 48 cibles. Le deuxième radar est celui d’engagement et de poursuite. Disposant de 16 missiles, cette batterie mobile désignée par RZV-MD, peut frapper huit cibles en même temps. Il constitue un atout important pour la protection des sites sensibles notamment dans le grand sud du pays.
Il faut souligner que l’ANP a déjà mis à l’épreuve un autre système de défense aérienne à courte portée, à savoir le BUK M2E, dont les premières acquisitions remontent à 2013. A cela s’ajoutent les batteries S300, S350 et S400.
«Wing Loong 2»
Autre arme testée lors de l’exercice tactique «Fadjr 2023» : le drone chinois Wing Loong 2. Inspiré des caractéristiques du drone américain «MQ-9 Reaper», qui a fait ses preuves sur le théâtre des opérations en Egypte et au Yémen, le Wing Loong 2 est une version plus aboutie et plus sophistiquée du «CH-4».
Fabriqué par la Société de l’industrie aéronautique de Chine (Avic), ce drone est conçu pour les guerres modernes. Ces nouveaux appareils chinois viennent en effet renforcer l’arsenal d’avions sans pilote dont dispose l’ANP.
Grâce à son vaste programme de modernisation, l’ANP, faut-il le rappeler, a réussi au cours de ces dernières années à mettre sur pied deux types de drones, appelés «El Djazaïr 54» et «El Djazaïr 55». Il s’agit de modèles modifiés et améliorés du «Yabhon United 40», mis en place par la société émiratie Adcom Systems, spécialisée dans la fabrication de véhicules aériens sans pilote (UAV).
Certains spécialistes considèrent les modèles développés par l’ANP comme étant plus performants que leur version originale. Ces deux premiers drones militaires de fabrication locale ont été testés avec succès en décembre 2018.
Quelques mois plus tard, en avril 2019, l’armée de l’air en a fait usage en situation réelle pour détruire des casemates appartenant à des groupes terroristes. L’ANP a, en outre, engagé le processus d’acquisition de drones turcs. Un accord de vente a été conclu entre le commandement des forces aériennes et le groupe Turkish Aerospace Industries pour la fourniture de six drones.
Les drones militaires turcs, à l’instar du célèbre «Bayraktar TB2», ont démontré leur performance sur le terrain aussi bien en Syrie qu’en Libye. Mais leur plus grand succès a été en Ukraine. Le renforcement des stocks de drones est de nature à permettre aux forces de l’ANP d’être préparées aux guerres modernes qui évoluent à une vitesse effrénée.
Aussi, la multiplication des exercices tactiques a pour but de garantir une utilisation optimale des nouveaux équipements et armes par les forces de l’ANP.
«Nous étions et demeurons d’une conviction ferme que l’effort consenti dans le domaine de l’acquisition de différents types d’armements et de matériel moderne et à la pointe de la technologie ne saurait atteindre sa finalité s’il n’était pas mis entre des mains qualifiées, pouvant exploiter parfaitement ses capacités techniques et technologiques», avait affirmé, en avril dernier, le général d’Armée Said Chanegriha, chef d’état-major de l’ANP.