L’ANP joue un rôle central dans la gestion des crises sécuritaires : «L’approche adoptée par l’Algérie est exemplaire»

09/04/2025 mis à jour: 09:30
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Les participants à la journée parlementaire, organisée hier par la commission de la défense nationale de la Chambre basse du Parlement et dédiée à l’Armée nationale populaire (ANP), ont tous loué l’approche adoptée par l’Algérie – que ce soit sur le plan sécuritaire, de développement, politique ou diplomatique – en matière de lutte contre le terrorisme. 

Ayant pour thématique «L’ANP : gagner le pari de la modernisation et de la professionnalisation pour relever les défis», les intervenants ont rappelé le contexte dans lequel intervient cette manifestation. Une conjoncture caractérisée par une instabilité au niveau des frontières. 

Les développements dans les zones du Sahel sont devenus, notent les intervenants, l’un des plus gros défis pour l’Algérie en matière de sécurité nationale. En tant que terre de transit pour le trafic des êtres humains, des armes, des drogues, l’Algérie est concernée et elle est touchée de très près par la crise sécuritaire. 

Selon le colonel Mustapha Merrah de la direction de l’information et de la communication de l’état-major de l’ANP, l’armée joue, aujourd’hui, un rôle central dans la gestion des crises et la protection contre toute forme de menaces, y compris les menaces cybernétiques. Son industrialisation et son engagement humanitaire constant illustrent, précise-t-il, son rôle multidimensionnel. 

De son côté, le président de la commission, Al Baraa Bengrina, a relevé que le saut qualitatif enregistré par l’armée algérienne n’était pas le fruit du hasard, «mais plutôt le résultat d’une politique stratégique claire» en matière «de formation, d’armement et d’organisation». 

Ce qui a permis, dit-il, à l’armée de contrer les menaces du terrorisme, du crime organisé, des cyberattaques et de tout ce qui peut porter atteinte à la souveraineté nationale. Bengrina a passé en revue l’évolution de l’armée depuis sa lutte contre le colonialisme jusqu’à son professionnalisme dans la défense du pays, soulignant que cette institution reste à l’avant-garde des forces nationales qui combinent des missions de défense avec un rôle de développement à l’intérieur du pays et contribuant à la stabilité de la région, en particulier dans l’espace africain.

Le sahel, la drogue, le terrorisme

Le président de la commission a également mis en exergue un certain nombre de nouveaux défis auxquels l’armée est confrontée, tels que les conflits transfrontaliers, l’augmentation de l’activité des groupes terroristes au Sahel, les interventions étrangères visant à déstabiliser la région, les menaces croissantes de la drogue, de la traite des êtres humains et des attaques médiatiques ciblées, soulignant que l’armée demeure la soupape de sécurité de l’Algérie face à ces dangers. Pour sa part, le président de l’Assemblée a, dans une allocution lue en son nom par le vice-président de l’APN, Ahcene Hani, affirmé que l’armée croit en la coopération régionale et internationale dans le respect de la souveraineté des Etats, tout en étant «pleinement consciente des défis régionaux actuels et prête à s’acquitter de ses missions pour préserver la sécurité et la paix». 

Mustapha Merah a détaillé les fondements et la modernisation de l’Armée populaire nationale qui reposent, souligne-t-il, sur la formation, les industries militaires, les acquisitions d’équipements stratégiques ainsi que le matériel moderne à la pointe de la technologie. «Grâce à ces éléments, nous avons obtenu des résultats positifs, non seulement dans la lutte contre les résidus du terrorisme, mais aussi dans la lutte contre le crime organisé.» 

Illustrant ses propos par des chiffres, il cite qu’en 2024, l’ANP en coopération avec les Douanes a réussi à résoudre 51 affaires liées au terrorisme. Aussi, elle a saisi plus de 2 millions de litres de carburant destinés à la contre bande et plus de 36 tonnes de résine de cannabis. Elle a aussi saisi 631 kilos de cocaïne et plus de 5000 tonnes de denrées alimentaires préparées pour être introduits illégalement. Dernièrement, les aspects de cette modernisation, relève-t-il, se sont manifestés à travers «l’interception d’un drone à nos frontières nationales». 

Par ailleurs Nadjwa Abar, enseignante en sciences politiques et relations internationales, a rappelé que le «11 septembre était un tournant décisif dans la définition du terrorisme». Elle a en outre expliqué que la pauvreté et la misère mènent vers le terrorisme et l’aide octroyée par l’Algérie à certains pays africains pour les assister dans leur développement entre, entre autres, dans la lutte contre ce fléau. Elle a évoqué la décennie noire et le combat mené par l’Algérie pour éradiquer le terrorisme. Elle qualifie ce qui se passe à Ghaza et à Tin Zaouatine de «terrorisme». «A Tin Zaouatine, on tue des innocents sous le camouflet de la lutte contre le terrorisme. 

Depuis l’annulation de l’Accord d’Alger signé en 2015, l’instabilité règne au Mali», déplore-t-elle. Enfin le Dr Hussam Hamza a souligné l’importance de la coopération algérienne avec les puissances régionales et internationales dans le cadre du respect de la souveraineté des Etats. 

Pour lui, il est quasiment impossible de lutter seul contre le terrorisme. «La coopération est importante et nécessaire, mais la coopération ne veut pas dire ingérence dans les affaires internes des pays», a-t-il averti, précisant que l’Algérie a toujours défendu ce principe. Nabila Amir 

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