L'ancien président péruvien Alberto Fujimori est sorti de prison

07/12/2023 mis à jour: 00:13
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L'ancien président péruvien Alberto Fujimori, qui a dirigé le pays de 1990 à 2000, a été libéré de prison le mercredi 6 décembre à l'âge de 85 ans. Il était en détention depuis 2009, purgeant une peine de 25 ans pour des crimes contre l'humanité. 

Sa libération a été décidée par la Cour constitutionnelle, qui l'a gracié le mardi précédent. Alberto Fujimori a quitté la prison de Barbadillo, à l'est de Lima, à 18h29 locales (23h29 GMT), circulant à bord d'une camionnette grise. Ses enfants, Keiko, qui a été trois fois candidate malheureuse au second tour de la présidentielle, et Kenji, homme d'affaires, l'accompagnaient. Ils avaient longtemps plaidé en faveur de la libération de leur père. Un individu nommé Nikita, présent devant la prison, a exprimé sa joie en déclarant à l'AFP : «Nos cœurs débordent de joie. Parce que cet homme a été injustement emprisonné».

La Cour constitutionnelle a émis mardi une ordonnance de libération «immédiate» pour l'ancien président, justifiant cette décision par les problèmes de santé récurrents de Fujimori, notamment des troubles respiratoires et neurologiques, incluant des paralysies faciales. Alberto Fujimori avait été reconnu coupable de la mort de 25 personnes lors de deux massacres commis par un commando de l'armée, dans le contexte de la guerre contre le terrorisme (1980-2000) visant les guérillas d'extrême gauche. La Cour interaméricaine des droits de l'Homme a exprimé en vain sa demande au Pérou de «s'abstenir d'exécuter» la décision de la Cour constitutionnelle «jusqu'à ce que la Cour interaméricaine des droits de l'Homme dispose de tous les éléments nécessaires pour analyser si cette décision respecte les conditions» de ses précédents arrêts, selon une résolution publiée sur son site Internet.

Malgré cette demande, le gouvernement de Dina Boluarte a autorisé la libération d'Alberto Fujimori. Cette décision a été vivement critiquée par l'Association péruvienne pour les droits humains (APRODEH), qui estime qu'il s'agit d'un défi flagrant à l'égard de la Cour interaméricaine.

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