Dans cette guerre génocidaire que mènent, depuis bientôt une année, Netanyahu et ses alliés suprémacistes contre les populations de Ghaza, le rituel mortifère des massacres se poursuit au quotidien avec une férocité inégalée, dans l’indifférence des pays occidentaux qui préfèrent regarder ailleurs.
A l’instar du procureur de la Cour pénale internationale qui vient d’achever sa sixième visite en Ukraine, où il s’est ému des conditions de travail dans un hôpital sous la menace des bombardements, alors qu’à Ghaza les trois quarts des infrastructures sanitaires ont été détruites par l’armée sioniste. Tant et si bien que, selon les témoignages rapportés, dans les quelques hôpitaux de Ghaza qui fonctionnent encore plus ou moins, on est obligés de faire le tri parmi les blessés qui y sont admis et beaucoup d’entre eux meurent faute de moyens ou de médicaments ! Une dizaine de massacres ont été perpétrés en un mois par l’armée sioniste, qui a ciblé des populations civiles réfugiées dans des écoles, déjà pour la plupart détruites par les bombardements, auxquelles elle a fait croire qu’elles y seraient en sécurité.
Ces milliers de personnes en étaient, pour la grande majorité, à leur énième déplacement forcé, ordonné par les Israéliens qui semblent avoir opté pour cette stratégie macabre consistant à forcer les Ghazaouis à se déplacer vers des lieux prétendument sûrs pour ensuite se livrer à de véritables carnages et des destructions systématiques en causant plusieurs dizaines de victimes chaque jour.
On en serait à plus de 41 000 morts, près de 100 000 blessés et des dizaines de milliers de disparus après onze mois d’un génocide dont on soupçonne à peine l’ampleur de sa tragique dimension. Selon bon nombre d’experts, les chiffres communiqués par les Palestiniens seraient bien en deçà de l’effroyable et insoutenable drame vécu par les Ghazaouis depuis bientôt une année.
D’ailleurs, la très sérieuse revue britannique de médecine The Lancet, une référence dans les milieux médicaux à travers le monde, avance, quant à elle, le chiffre de 186 000 morts, dans un article publié en juillet dernier ! Pour arriver à une telle estimation, les chercheurs, auteurs de la contribution scientifique, se sont appuyé sur des projections statistiques relevées à travers les conflits armés recensés par les Nations unies ces dix dernières années et qui font ressortir que pour un décès direct enregistré, il faut compter entre deux à trente morts indirects.
En prenant une moyenne basse de quatre décès, les chercheurs avancent que le nombre de Ghazaouis décédés, victimes du génocide serait bien supérieur à celui de 41 000, qui serait en fait celui des victimes identifiées. Et aussi compte tenu des conditions de guerre qui rendent la tâche d’identification et de recensement très difficile, le nombre des victimes décédées serait de facto sous-estimé. Ce chiffre de 186 000 serait donc une forte probabilité, pour ne pas dire une certitude appuyée par les constats des ONG humanitaires intervenant à Ghaza et par les experts spécialisés dans l’étude des conflits armés.
Une certitude que Netanyahu, paré de l’impunité que jouit le bourreau satisfait de sa macabre besogne, a tout de suite rejetée, accusant la revue britannique de servir des arguments aux ennemis de l’Etat d’Israël, selon une rhétorique bien rodée depuis 1948. Aussi l’article de la publication anglaise n’a presque pas ou peu été repris par la presse généraliste, ni fait l’objet de commentaire à travers les médias «mainstream» européens ou américains.
Ce qui confirme bien que l’impunité d’Israël est quelque chose de sacrée et d’intangible dans les pays occidentaux, comme l’a appris à ses dépens cet universitaire en France qui, pour avoir cité dans une intervention l’article en question, s’est vu accuser d’antisémitisme, de propagande terroriste et a été sanctionné par sa hiérarchie académique.
C’est sans doute dans ce seul cas, où la vénérable revue, fondée en 1820 et qui a publié des articles annonçant la découverte de la pénicilline, de l’échographie, n’est plus devenue une référence !