L’Algérie juge la stratégie sécuritaire «inefficiente» : Une nouvelle approche pour lutter contre la migration clandestine

18/10/2023 mis à jour: 00:55
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Photo : D. R.

L’Algérie s’attelle à affiner sa stratégie de lutte contre la migration clandestine, en optant pour la création d’une instance nationale destinée à cette question.

Une instance nationale sera «bientôt» mise en place pour une meilleure prise en charge du phénomène de la migration clandestine a annoncé, hier à Alger, le directeur général des affaires consulaires et de la communauté nationale à l’étranger au ministère des Affaires étrangères, Rachid Meddah.

L’annonce a été faite, à l’occasion de l’ouverture d’un atelier de formation sur «La gestion des migrations», organisé par le Bureau de l’Organisation internationale des migrations (OIM) en Algérie. M. Meddah a, à ce propos, expliqué que cette instance regroupera tous les acteurs concernés par la question de la migration clandestine à l’échelle nationale.

Il a ajouté qu’elle aura pour mission l’élaboration d’une stratégie nationale pour mieux lutter contre ce fléau, et ce, «tout en respectant les conventions internationales ratifiées par l’Algérie». Selon lui, l’idée de créer cette instance est dictée par «la conviction des autorités algériennes de l’inefficience de l’approche sécuritaire suivie jusqu’ici dans d'autres pays».

Politique proactive

L’Algérie, qui est passée ces dernières années d’un pays de transit à un pays d’accueil pour des milliers de migrants en provenance notamment des pays du Sahel, a, d’après M. Meddah, toujours favorisé une approche «humaine» en matière de lutte contre ce phénomène. Il a, en outre, rappelé que l’Algérie n’a pas manqué de mobiliser d’«importants moyens en amont et en aval pour contrer ce phénomène».

Le conférencier a précisé que l’Etat algérien prenait en charge les migrants dans des centres d’accueil, assurait leur rapatriement dans leurs pays d’origine, en coordination avec ces derniers et aidait, désormais, des pays africains, à travers l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement.

«L’Algérie mobilise aussi des moyens énormes pour lutter contre les réseaux de trafic d'êtres humains et collabore avec des organisations internationales de lutte contre la migration clandestine», a-t-il souligné, notant que par ailleurs, «l’Algérie mène une politique proactive à l’échelle internationale, en plaidant notamment pour la prise en charge des véritables causes de ce fléau, à l’instar de la pauvreté extrême, l’instabilité politique et des conflits, ainsi que l’impératif de privilégier la coordination avec les pays d’origine et le renforcement des politiques de développement dans ces pays».

Le coordinateur résident de l’ONU en Algérie, Alejandro Alvarez, a, pour sa part, exprimé la grande satisfaction des Nations unies «des efforts de l’Algérie et de son rôle leader concernant la lutte contre le phénomène de la migration clandestine».

De son côté, le chef du Bureau de l’OIM en Algérie, Paolo Caputo, a indiqué que «cette formation succède à plusieurs années de collaboration étroite et fructueuse entre le gouvernement algérien et l’OIM». 

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